jeudi 24 septembre 2009

Deuxième rendez-vous psy

Deuxième rendez-vous avec le psychiatre, donc, cet après-midi. Il me laisse parler, intervient très peu. J'ai eu du mal à me lacer et j'ai plutôt l'impression de vider mon sac que de guetter le papier magique qu'est l'attestation.Je lui ai cependant fait part de ma volonté de changer, de prendre de la T, de faire une mastectomie. Dans ses yeux, je ne lis aucun jugement, et c'est déjà ça.
On a un peu abordé la question des relations sexuelles car j'ai amené le sujet. Soit dit en passant, j'ai consulté son confrère qui m'a recommandé à lui pour des questions de blocage à ce propos. Je lui ai dit que ce blocage commençait à se dissiper depuis que je sais davantage qui je suis, en me projetant mentalement dans le corps de ce garçon que j'aurais dû être.
Une fois de plus, cependant, je n'ai ni bilan positif ou négatif à faire puisque je parle pendant une demi-heure et lui à peine. En même temps, j'ai tant à dire que je pense qu'il va faire le tri dans tout ça après qu'on ait fait le tour.
Cependant, à cinquante-huit euros la demi-heure, j'espère que ce bilan ne durera pas trop longtemps (J'aurais dû faire psy moi !). Mon découvert n'est pas trop d'accord.

mercredi 23 septembre 2009

C'est pas mon genre !

Voilà.
En tant que gros boulet, j'étais persuadé que la permanence de "C'est pas mon genre !" avait lieu hier... Or, je me suis trompé de mardi.
Dire que j'ai lutté pour pouvoir y être dans les temps et qu'un dernier sursaut de doute m'a fait vérifier la date pile poil avant mon départ.
Mon seul réconfort est que mon chéri m'a dit : "C'est dommage, tu t'étais fait beau pour l'occasion"
Sachant que je suis d'une timidité maladive, cela signifie que je vais devoir redoubler d'efforts la prochaine fois pour y aller, ça me dépite d'avance.
Demain, j'ai mon second rendez-vous psy et je voulais y aller, fort de cette rencontre.... FAIL !
Il ne me reste plus qu'à croiser les doigts pour que demain se passe bien. J'espère pouvoir lui parler de ma volonté de transition. Vous aurez droit à un compte-rendu bien sûr.

mardi 15 septembre 2009

De l'art d'être une fille.

Aujourd'hui, pré-rentrée.
Je vois les choses sous un jour différent maintenant que j'ai compris qui j'étais. Pour le moment, je n'envisage pas de leur faire part de ma trans-formation. J'estime inutile de me prendre la tête (et des remarques) sur ce fait étant donné qu'il s'agit de ma dernière année.
J'aurais les mains libres par la suite. Ayant cours jusqu'en avril, je pense que cela concordera avec l'avancée du schmilblick. Cela ne me dérange pas de souligner mes yeux de noir, même si je me sens à présent incapable de porter une jupe.
Peut-être qu'au fil du temps je changerai d'avis et coming-outerai à tout va. Pour le moment, je compte avertir ma responsable de mon suivi psy, sans préciser le pourquoi du comment.
Lâcheté de ma part ? Je ne sais pas. Je ne pense pas avoir les épaules assez solides pour supporter des réactions négatives. l'année sera déjà assez difficile sans cela.
En avril, j'ai un stage de six mois. J'envisage déjà quelques boîtes, notamment dans le monde de l'édition. Le must serait un télé-travail, pour me permettre de continuer la transition sans heurts, en admettant que je commence la testo à ce moment là.
Pour le moment, je rêve d'une chemise cintrée en satin noir, entrouverte sur une pomme d'Eve. Si dans la rue mon compagnon m'a prisE pour un garçon, je sais que l'apparence est bien loin d'être satisfaisante. J'ai hâte de ne plus miauler comme un chaton chaque fois que j'ouvre la bouche.
Tout serait tellement plus simple si demain je m'éveillais garçon, que tout le monde m'ait toujours connu garçon, et que je puisse faire pipi debout sans en mettre partout.

vendredi 11 septembre 2009

Ô féminité morbide !

A fleur de peau, plus que jamais.
Une véritable cocotte-minute. J'explose pour un oui, pour un non, suis irrité par la moindre bagatelle.
Je crée tout seul mon état de tension, comme un grand. Les deux personnes qui sont au courant acceptent bien ma transition, les autres ne se doutent de rien (il me semble) Je n'ai donc aucune raison de m'angoisser de la sorte, mais c'est plus fort que moi. J'ai beau dire aux autres de prendre chaque chose en son temps, j'ai le sentiment d'être un bien mauvais élève.
Les cauchemars sont de retour avec leur lot de nuits d'insomnie.
Une fleur sur la peau, jamais plus ?
Il me semble aberrant de rejeter en bloc ma féminité, bien qu'aujourd'hui je peine à m'habiller en femme. J'ai résolu le dilemme du placard en décidant de presque tout garder. Après tout, j'ai le droit de m'habiller en femme, où est le problème ?
J'essaie d'analyser ce sentiment : pourquoi ma féminité me paraît, non pas acceptable, mis bel et bien délicieuse si je l'observe du côté XY de moi-même ?
J'ai l'impression que si celle-ci devient un jeu alors je l'apprécierai dans sa pleine mesure. Un peu comme un écrivain publiant à l'occasion, qui peut se permettre d'écrire ce qu'il veut, opposé à l'écrivain professionnel, relégué aux guides touristiques pour pouvoir en vivre en dehors des romans.
Déjà en tant que pseudo-garçon actuel, j'aime porter des vêtements androgynes, tracer un trait de khôl sous mes yeux.
Je suis une tapette fière de ce qu'il/elle est. C'est le principal.

mardi 8 septembre 2009

Premier rendez-vous psy

On a franchi le cap !
Au final, pas grand chose à en dire. il m'a surtout laissé parler, faire les présentations on va dire. L'entretien a duré une demi-heure durant laquelle j'ai davantage parlé que lui. Pas vraiment de questions hormis une demande de précisions sur quel avait été mon déclic.
J'ai donc parlé de moi, ma famille, mes études, mon rapport à mon corps, mon rapport aux autres.
Il m'a proposé un second rendez-vous, dans quinze jours. On avance donc à petits pas.
Je ne vais pas lui parler de l'attestation pour l'endocrinologue. De toute façon, il est exclu que j'entame ma transition avant la fin de cette dernière année de fac.
Je vous riens au courant de la suite des évènements

dimanche 6 septembre 2009

Un litre d'eau bénite dans ma besace et....

...un chat sur mon épaule.
Je m'aperçois, sans doute en présageant un peu trop, que mon médecin pourrait remplacer une attest' psy. Un vieil ami de la famille, plutôt cool, non ?
J'en ai soupé des psys, tout au long de ma vie, et j'appréhende le rendez-vous de mardi, sur une place au nom charmant. Je ne sais si c'est le "madame" au téléphone qui m'affecte, ou juste parce que je ne lui ai pas dit pourquoi je venais.
Je ne suis pas fou, loin de là, même si tout à l'heure j'ai capté mon reflet dans une fenêtre et y ai vu un homme. J'ai déjà refusé l'ALD pour troubles anxieux, car je présageais qu'elle me desservirait dans un avenir proche.
Je me suis baladé tout le week-end avec des plateformes m'offrant 1m70 de bonhomme. J'adore. J'aime cette taille, pas besoin de plus, mais j'en suis loin.
Bizarrement, j'ai le sentiment que ma masculinisation sera l'occasion d'exacerber ma féminité. Ce genre de petites choses que je ne dirais pas au psy, tout comme je ferais mieux de ne pas admettre que je vis avec un homme. Est-ce si grave d'être homo ? Il faut croire, car j'appréhende davantage cette révélation auprès de mes parents que de dire que je suis trans.
J'en ai encore remis une louche auprès de ma mère, en évoquant l'épisode de Bones traitant d'une MtF assassinée. Elle a dit que c'était horrible de tuer quelqu'un pour sa différence, que les gens étaient cons et bornés. J'espère qu'elle ne mutera pas vers la masse après mon CO.
Toujours en statut quo donc, même si j'ai eu l'occasion de reparler à ma belle-soeur de la révélation que j'avais à faire. Elle est curieuse et impatiente. Moi non. Je ne me sens pas prêt. Pourquoi attends-je le psy pour en parler ? Suis-je encore mentalement placé sous le joug des médecins, comme les généralistes, les kiné, les rhumato, les dermato, les orthophonistes, les psychiatres, les pédopsychologues, les endocrinologues, les neurologues, les cardiologues et les je-ne-sais plus quoilogues qui se sont penchés sur mon cas ? Et ce sans jamais de réponses ?
Peut-être mon corps hurle t-il de douleur pour le simple fait de ne pas être en adéquation avec mon esprit ?
Tout simplement.

mercredi 2 septembre 2009

Tartine de bad, sauce cogitation

Bon.
Résultat en demi-teinte.
J'appelle mon ancien psy : entretien téléphonique un peu space. Je lui annonce que m'étant auto-analysé depuis un an, j'ai compris les causes de ma dépression : je suis transgenre. Sa réponse : "Whoa !"
Mais alors qu'il semblait vouloir me remballer de prime abord, cela a suscité son intérêt, ou du moins, sa curiosité. Il me conseille de voir quelqu'un dans ma ville actuelle (il vit à une heure de chez moi) et me recommande deux psys différents.
Pouf ! Pouf ! Au pif, je choisis le plus proche de chez moi. La bonne blague, c'est que j'observe le téléphone comme un con en étant incapable de l'appeler. Nausée, tête qui tourne, suée. Etat quasi habituel du moindre coup de fil chez moi, mais ici nettement accentué.
Je me sens super mal là, physiquement parlant. Je n'ai pas envie de l'appeler et de fondre en larmes. J'ai peur que ce type décide de me "guérir".
J'attends de me calmer et retente le coup, m'enfin, mon gars est chez moi et il m'est impossible de téléphoner à un inconnu si j'ai quelqu'un à côté de moi. Ce n'est pas nouveau, mais j'ai l'impression que ça n'a jamais été aussi fort.