dimanche 19 décembre 2010

Devenir adulte ?

En ce moment, je cogite énormément, sans doute trop ailleurs.
Divers éléments me font prendre conscience que je glisse (enfin ?) vers le monde adulte. Fini la fac, bonjour les galères administrative, la recherche d'emploi. Je sais aussi que cela me fait peur. J'ai l'impression d'être aussi nu que le nouveau-né, aussi fragile, mais moi je n'ai pas la force de crier pour inspirer ma première goulée d'air.
Aujourd'hui, il s'est passé quelque chose qui m'a cruellement projeté dans le réel. Il y a quatorze ans, j'ai acheté un cheval. Une petite bestiole noire, pas très jolie, mais d'une gentillesse défiant l'entendement. Il avait alors 16 ans, moi 13, et en pleine adolescence pénible et douloureuse.
Pendant toutes ces années, ce cheval a été mon confident, mon réconfort. Le seul à savoir quand j'allais mal, le seul à venir poser sa tête contre moi, simplement, semblant me dire "On se relève de tout, tu sais."
J'ai passé des heures en sa compagnie, à le veiller, à l'aider à vieillir du mieux possible. Me battre pour le rendre heureux, pour le sauver de la détresse quand sa compagne est morte. Cette petite jument grise qui m'a usé la voix, brûlé les muscles tant j'ai passé d'heures a essayer de la relever le jour où elle a décidé de mourir.
Aujourd'hui, mon cheval a trente ans. Il est en fin de vie, je le sais depuis toujours. Dans le froid glacial de ce dimanche maudit, il s'est laissé tomber. Il s'est évanoui. Ma mère l'a retrouvé et comme moi il y a quelques années, elle a lutté pour ne pas le laisser partir. Elle a réussi. Elle m'a appelé et m'a raconté cette mésaventure, bon sang, s'il n'y avait pas cette neige, je serais en ce moment même au "chevet" de mon cheval.
J'imagine que mon attachement peut sembler stupide, ou dérisoire à certains mais je m'en moque. Seul compte ce que je ressens et c'est bien une chose que la transition m'aura apprise. L'idée de le perdre n'a jamais été concrète. Lui, mon seul réconfort pendant des années d'enfer. Je devrais accepter la symbolique de son départ imminent comme le signe de ma renaissance mais je ne peux m'y résoudre. Il fait partie de moi, c'est un fait, et il y a quatorze ans que j'ai tout donné pour le rendre, avec succès, heureux.
Je voudrais pouvoir être serein pour l'accompagner avec le sourire pour ses derniers instants mais je ne peux m'y résoudre, pas encore. C'est peut-être égoïste, mais je veux lutter pour qu'il vive encore, qu'il ne m'abandonne pas tout de suite. Je n'ai plus qu'à croiser les doigts en espérant que tout se passe au mieux, quelque soit l'issue. De toute façon, il y a des années que j'ai abandonné toute idée de prier.

vendredi 17 décembre 2010

Une transition, et alors ?

Je pense qu'il est important dans le cadre d'une transition de continuer à vivre le plus normalement possible. La transition est une partie de la vie, non un but dans la vie.
Pour ma part, je m'efforce de continuer de faire vivre mes passions, la musique, l'écriture et d'essayer de ne pas me focaliser sur la transition. forcément. Car si j'oriente toutes mes pensées vers la transition, je me place en équilibre au bord d'un gouffre sans fond. Je préfère me voiler la face et ne pas penser au désespoir de ne jamais être cisgenre, normal, entier. Je ne suis pas dans la norme, déjà, par tout ce que je suis et ne suis pas, ma personnalité, mes goputs, je n'entre pas dans le cadre.
Fuir la peur d'être déçu du résultat, garder patience face à la lenteur du changement.
Mon premier défi est d'essayer de m'alimenter correctement. J'ai depuis longtemps un trouble alimentaire de type boulimie/anorexie. En ce moment, c'est le deuxième aspect qui prime. La faim ne se rappelle à moi que lorsque je suis au bord de tomber dans les pommes. Là, je dois me forcer à ingérer de la nourriture, ce qui immanquablement me donnera une forte envie de vomir. Serrer les dents, au sens propre du terme, pour assimiler quelques nutriments afin de ne pas finir anémique. C'est vraiment difficile. La bouffe devient un médicament.
Heureusement, une fois de plus, que mon compagnon est là sinon je crois que je ne m'alimenterai pas. Mon corps me dégoûte de plus en plus à mesure que j'avance dans la transition, ces courbes féminines, ce gras féminin bien écœurant, la peur de manger pour enrichir ce gras, cette mollesse. J'essaie de faire de la muscu, je me défonce le dos, les genoux, mais le tout est de bruler ce que je ne peux voir. Sans énergie alimentaire, c'est quasiment impossible. Je le sais pertinemment mais je n'arrive pas à manger comme je le devrais. Je perds du poids, à nouveau. Ma peau perd de sa qualité, mes cheveux également, mais je gruge par divers artifices cosmétiques pour que cela ne se voit pas. Faut-il que je perde mes dents pour prendre conscience que je me tue à petit feu ?
Ce qu'il y a de partir avec ce trouble, c'est qu'il est contrebalancé par les phases boulimiques sans vomissement. Là, je prends du poids, de l'avance sur ce que je perdrais quand je serai en phase anorexique. Personne ne voit rien, je n'entre pas dans l'archétype du squelette ambulant.
Ce trouble est l'un de mes plus grands tabous, mais j'ai décidé qu'il deviendrait ma vraie lutte, mon véritable but. On ne guérit jamais, mais on peut le gérer. Sans doute en me réappropriant mon corps. Ne plus percevoir la bouffe comme un médicament, mais cette transition qui va faire de moi ce que je suis vraiment. Je sais que je peux y arriver. J'ai assez de recul pour cela. J'ai l'habitude de la douleur dans ce corps défaillant aux articulations malades. Si je surmonte ce trouble alors j'aurai remporté la première victoire sur moi, avant même la mutation vers mon état d'homme.

mardi 23 novembre 2010

Comme un grand !

Aujourd'hui est un grand jour pour moi. En effet, j'ai fait ma première injection de testo tout seul comme un grand.
Le fait est que, devant recevoir ce traitement à vie, je ne me voyais pas dépendre d'un-e infirmièr-e toute ma vie et quitte à être confronté à ses propres peurs, autant le faire le plus vite possible. Je craignais qu'en me remettant aux soins d'une tierce personne, je m'enferme dans ce confort et ne franchisse jamais le cap de l'auto-injection.
Comme je le dis souvent, je suis bien entouré. Un ami est venu et m'a aidé, détaillant chaque étape avec précision. en bref, ma première fois ne pouvait que se faire dans de bonnes conditions.
Il y a quelques temps, j'avais une vraie phobie des aiguilles, au point de ne pouvoir en manipuler. Depuis que je sais qui je suis, mes phobies s'envolent les unes après les autres et enfin je me suis débarrassé de celle-là.
Aucune douleur, de l'appréhension, mais un sans-fautes. Au final, je suis fier de moi. Du geste que j'ai osé accomplir, du fait de prendre enfin ma vie en main.
En fait, c'est vraiment aujourd'hui que j'ai l'impression de commencer ma transition. Un grand jour donc. ce soir, je me sens heureux, en phase avec moi-même. Sans doute un réel premier pas vers la sérénité.

mercredi 17 novembre 2010

Première semaine

Ou première huitaine...
Hier, ça faisait donc une semaine depuis ma première injection, et pour fêter ça, je vais consigner mes premières impressions.
Bien entendu, il est bien trop tôt pour voir des changements notables, mais j'ai noté divers évènements qui peuvent être liés, que ce soit physiques ou psychosomatiques.
Les deux premiers jours, j'ai eu droit à de virulentes migraines et un hoquet quasi permanent. Si le hoquet est rapidement -et fort heureusement- disparu, les maux de tête ont perduré jusque dimanche.
Grosses difficultés d'endormissement. Ce n'est pas nouveau chez moi mais j'ai l'impression que ça a empiré.
Mal de gorge survenu rapidement. Léger rhume de surcroît. Néanmoins, la sensation persiste. J'ai le sentiment que quelque chose tire dans ma gorge. C'est assez désagréable et si je parle trop, je deviens vite aphone.
Il y a de la vie dans mon calbut. Hypersensibilité. PAs très agréable mais rien de plus à noter.
Agressivité nocturne. En soirée, vers cette heure-ci, j'ai eu de fortes montées "d'adrénaline",l'envie de buter quelqu'un ou de piquer un sprint pour me calmer.
bilan, pour le moment, sur le papier, ça a l'air assez horrible, mais je me sens bien, et je suis content d'avancer. Je ferai ma seconde injection mardi, tout seul, comme un grand. Je viens de commander le matos pour me piquer moi-même dans les meilleurs conditions d'hygiène possibles. Bizarrement, l'idée de me piquer chez moi m'évoquer davantage Transpotting que la Clinique de la Forêt Noire.

mardi 9 novembre 2010

Première injection

Et voilà, le jour J est arrivé ! T-Day le 9 novembre 2010. Moi qui ai une passion pour le nombre 11, c'est plutôt bien tombé.
Je suis tombé sur une infirmière adorable qui n'a pas posé de question déplacée et qui m'a montré comment me piquer.
Je retranscrirai les premiers effets. En route !

lundi 8 novembre 2010

Endocrinologue

Eh bien ça y est ! J'ai eu mon premier rendez-vous avec l'endocrinologue.
J'ai rencontré quelqu'un à l'écoute, une femme très douce qui m'a bien informé... et donné mon ordonnance !
Le jour J est donc là, au bout de mes doigts. Demain, je recevrai ma première injection de testostérone.
Pour fêter ça, j'ai décidé de prendre toute mes mensurations, de me prendre en photo et d'enregistrer ma voix pour mesurer les changements au fil du temps.

jeudi 4 novembre 2010

I fell again

Avec tous ces gentils commentaires sur mon dernier article, je me suis dit qu'il serait bien de donner des nouvelles.
On va dire que je vais mieux, même si ce terme n'est pas forcément vrai. Je vais "différemment". Exit le tout noir, certes, mais supplée par un indicible sentiment de révolte et d'injustice.
J'avais théoriquement fini mes études, un joli Master en poche. Ma fac m'exhorte à la recherche, me promettant monts et merveilles. Moi, comme un con, je signe. D'aucuns diront que c'est à moi de me bouger le fion et de m'accrocher... mais d'abord les faits.
A ma soutenance, on me propose de faire une thèse. Surpris, mais aussi flatté, je me donne quinze jours d'intense cogitation pour accepter ou non. Ce qui me retient ? D'embrayer sur quatre nouvelles années de fac...et sortir à 31 ans. Bien sûr, si je réussis dans cette branche, à moi les cours de fac et la recherche. Si j'échoue ? Je deviens un "vieux" de trente balais sans expérience pro balancé dans le monde du travail empli de jeunes loups aux dents longues.
Étant sans doute un peu con (et niais), je décide de prendre ce chemin tout de même, et pourquoi ? Je leur parle de mes soucis financiers, mais on m'assure qu'on me valide toutes les UE de l'année précédente, comprendre par là les cours que j'ai déjà faits l'année dernière et pour lesquels j'ai eu d'excellentes notes, soit dit en passant. On me promet aussi de me trouver un travail, au sein de l'ufr, ou à la bibliothèque. constat quasi idyllique donc, si on met de côté le fait que ma demande de bourse tardive m'a valu la chance d'allonger 450 euros d'admission et me plongeant à découvert.
Depuis fin septembre donc, je (nous plutôt, car nous sommes deux dans cette galère) demande-ons à ce qu'officiellement, on nous valide nos UE, afin de connaître ENFIN notre emploi du temps réel, ce qui nous permettrait de trouver un emploi tout court.
Un mois de pâtes à l'eau plus tard, la réponse tombe. Aucune UE ne sera validée, nous sommes condamnés à nous taper un emploi du temps plein, auquel s'ajoute les heures de recherche, et , bien évidemment, le boulot que je m'évertue à chercher car il va de soi que les promesses d'embauche étaient aussi vides que celles de validation d'acquis.
Globalement, on me demande donc de refaire un master. Sauf que j'en ai déjà un, que j'ai 27 ans, et que je n'ai pas envie de rempiler dans ces conditions. Je reviens donc à mon "d'aucuns" qui me diraient que beaucoup travaillent en parallèle d'un emploi du temps plein. Je le sais. Ils ont tout mon respect et moi je n'ai ni la force morale, ni la force physique de faire cela.
Je rêve,c'est là mon drame, je rêve sans cesse. J'en viens à me dire que je vais me trouve un petit boulot, n'importe lequel, et écrire, encore et toujours, car c'est bien la seule chose qui m'anime dans cette sphère professionnelle qui me rebute au plus haut point. C'est dramatique, mais je n'ai pas d'ambition (autre que celle d'écrire). Je me moque de gagner des milliers d'euros, de vivre dans une belle et grande maison.  Je veux juste être heureux et ça, ça n'a pas de prix. Pour moi, la recette est un peu d'écriture, des amis, de la lecture, et tout cela ne coûte pas bien cher.
Je pète un plomb, je ne dors plus. Mon chat comme une éponge en développe des névroses. Je suis perdu, comme la plupart des gens de mon âge, j'ai l'impression. Il est sans doute temps que je coupe le cordon, non pas avec ma mère, même si c'est en train de se produire, mais avec mon passé. Arrêter de voir la fac comme un berceau alors qu'il s'agit juste d'un cocon nauséabond d'où ne peut s'échapper que des insectes rampants.
Et choisir de vivre, au moins un tout petit peu.

mardi 19 octobre 2010

Un pavé dans ma mare

Aujourd'hui, j'ai envie de blablater sur tout et sur rien. Chez moi, le besoin de prendre les crayons pour écrire ou dessiner est toujours provoqué par une grande sérénité intérieure, ou par son contraire exact.
Depuis plusieurs jours, j'erre. Je me regarde le nombril et me lamente sur mon sort. Mon seul exutoire est de voir des amis, mais ça ne fonctionne que sur le moment présent. On serre les dents face aux erreurs de genre et on se dit que ce n'est pas de leur faute, qu'ils se reprennent, qu'ils font déjà beaucoup d'efforts.
Converser avec mon frère, écouter ses erreurs en souriant, tâcher de comprendre son désarroi me font comprendre à quel point ma situation est égoïste, à quel point elle nécessite de l'être, et à quel point je ne suis pas fait pour ça.
Il y a des années que je me drape de misanthropie pour me protéger des autres, car leurs émotions m'affectent bien plus qu'il ne le faudrait/devrait. J'aimerais tellement être neutre, être simple, être heureux, être une pierre, froide, avec pour seule pensée le soi, rien que le soi, uniquement le soi, et mépriser, oublier les autres sans en souffrir.
J'erre dans ce paradoxe d'avoir cruellement besoin des autres pour vivre mais que ce besoin me détruit aussi à petit feu. J'éviterai la métaphore du junky détruit par ce dont il a le plus besoin, mais on en est pas loin, et à force de grimper le long de cette paroi escarpée pour me sortir de mon trou, j'ai les mains écorchées, et à présent sans force aucune.
Il faut que je me pose à mi-chemin de ma course, que j'arrête tout pendant un temps, que je règle les problèmes que je sème derrière moi, volontairement ou non, pour retrouver la force de grimper.
Il y a tant de choses qui m'affectent que je ne sais par où commencer. Le boulot, déjà, ce serait bien de penser au boulot, ouais. Sauf que mes velléités dépressives, si dark, si true, me reprennent et qu'il est bien délicat de trouver du travail dans cet état mental. D'aucuns penseront à de la flemmardise, grand bien leur en fasse ! S'ils pouvaient vivre dans mon corps ne serait-ce qu'une heure ils comprendraient sans doute mieux.
Mais là est le nœud que je ne peux défaire. Personne ne pourra se mettre à ma place. J'ai besoin de compréhension mais cette compréhension est inaccessible, même pour moi, et j'en viens souvent à me demander ce que je fiche ici, moi qui suis si inadapté à ce monde-ci, ou ce monde-là, peu importe, j'ai le sentiment de n'avoir ma place nulle part.
Ce sentiment d'illégitimité est peut-être lié à ma situation. Je l'espère d'une certaine façon, même si je sais qu'aucune de mes démarches ne me rendra heureux. C'est un fait. Même si l'on arrête, on est fumeur ou alcoolique toute sa vie, question de récepteurs dans le cerveau, il paraît, et bien il en va de même pour la dépression. Question d'humeurs comme en jugeraient nos ancêtres antiques. Et bien quitte à être dépressif, à être pauvre, j'aurai mieux fait de poursuivre mon artistique voie pavée de chausse-trappes, car au moins, j'aurai une vraie raison d'être pauvre et dépressif, et ça ne bloquerait plus quiconque sur cette malheureuse phrase si cruelle "mais tu as tout pour être heureux ! "
Non. Je e suis pas toi,e t tu n'es pas moi. Pour vivre heureux, vivons serein. Ce 'est pas le cas, pas encore. Je garde le maigre espoir qu'un jour cela changera mais en démarrant ma vie dans le mauvais corps, je ne suis pas sûr que l'espoir soit une donnée à prendre en compte.
L'illumination du ciel, un signe, une épiphanie, quelque chose, c'est tout ce que je demande, quelque chose, qui vient, qui me saute u visage et qui me dit "Fais ça de ta vie petite chose, tu auras de quoi t'acheter à manger, dormir sous un toit, sortir de temps en temps et surtout, tu seras heureux"
Ma seule richesse, ce sont les autres, mon seul besoin. Mais en temps de crise, j'ai besoin d'acheter, des merdes, des conneries, n'importe quoi pour me vider la tête. Un bref instant, ne pas me sentir vide, mais je résiste, songe à mes rentrées mensuelles misérables, et je me retiens. Sur cela, j'ai progressé, c'est déjà un point positif, si seulement le moral progressait lui aussi !
Mais je reste posé là, sur la berge de ma mare à attendre le baiser qui me sortira de ma condition de grenouille pour devenir enfin moi-même. Je regarde la mouche qui se noie dans l'eau. Je sais que j'ai plus de chances qu'elle et pourtant...
sourire, faire semblant, faire de moi ce que l'on veut, attendre, sourire, éviter à tout prix les médocs, sourire, sourire, et encore sourire "Mais tout va bien puisque je vous le dis ! " Ouais. Sauf que j'arrive plus à mentir, même ça je n'y arrive plus.

mercredi 13 octobre 2010

Rentrée universitaire

Et voilà la pré-rentrée de passée.
Réunion informelle avec l'équipe pédagogique et les étudiants (une petite dizaine). Je ne sais pas comment j'ai été perçu mais je me suis présenté en tant qu'ancien étudiant de... et mon prénom mixte joue en ma faveur.
Globalement, je verrai peu mes collègues, ce qui m'arrange pour la transition. J'ai aussi peu d'heures de cours qui vont me permettre de travailler à côté.
Il me reste à voir ma directrice de formation et mon directeur de recherche pour faire mon CO, car ils me connaissent au féminin. Ma seconde directrice de recherche est déjà au courant et a très bien accueilli la nouvelle, je sais que j'ai son soutien et c'est déjà ça de pris.

lundi 11 octobre 2010

Attestation psy

Et bien voilà, le jour J est arrivé, j'ai enfin eu mon attestation psy m'autorisant à poursuivre le traitement hormonal et la chirurgie. Inutile de dire que je suis super content !
A présent, le temps fera la reste puisque cette attestation en poche, je suis libre de poursuivre mon parcours.
Pour le moment, je dois faire un bilan hormonal et un caryotype, le premier se fer demain et le second après mon rdv avec l'endoc puisque je suis censé remplir des papiers autorisant le caryotype, et qu'il me faut l'indication précise du type de caryotype que je dois faire (dixit le labo)
Affaire à suivre donc !

lundi 27 septembre 2010

Petit bilan de fin septembre

Il y a un an, je décidais de ne plus penser à ma transition, de voir si c'était vraiment ça dont j'avais besoin.
Aujourd'hui, ce questionnement ne m'apparaît plus du tout pertinent. J'ai bien fait de prendre cette anée pour me poser et réfléchir, puisqu'aujourd'hui je suis sûr de moi et impatient.
Mardi, j'ai assisté à une perm C'est Pas mon Genre ! dédiée aux parents. Ma mère a pu vider son sac et hier elle a utilisé le masculin.
J'ai également bientôt fait le tour de mes CO, et ça c'est un bon point. Le reste de ma vie est dans un flou abominable mais de  ce côté là, je sais au moins où je vais.
Si tout se passe bien, je commence la testo début novembre, et je me fais opérer du torse en juin. Pour la suite, on verra ^^

jeudi 26 août 2010

Le WAIS

WhAt IS this ?
Le WAIS est un test d'intelligence que j'ai passé (avec succès ?) le 19 août sur une durée d'environ 1h30.
Il s'agit d'une série de 11 tests portant sur plusieurs domaines : vocabulaire, logique, maths...
Je ne me souviens pas de tout mais voilà un peu les différents items :
- Une liste de mots à expliquer. Par exemple, on voit "Apologie" et il faut en donner le sens.
- Une grille avec une série de numéros : chaque numéros est associé à un symbole. Il faut donc remplir la case sous le numéro avec le bon symbole. Cela rappelle ces espèces de jeu que l'on pouvait faire enfant, ou il fallait déchiffrer un code secret ou chaque lettre correspondait à un symbole. (c'est chronométré)
- Une série d'images racontant une histoire est montrée dans le désordre. Il faut remettre l'histoire dans l'ordre logique correct (chronométré)
- Une série d'une dizaine de problèmes mathématiques à résoudre de tête. Par exemple, un champ fait 4500 m², sa largeur est de 50 m, quelle est sa longueur ? ( non chronométré)
- Des chiffres à répéter, avec une difficulté croissante. Par exemple le psy dit 6 8, il faut répéter 6 8. Au fil des énoncés, il y a de plus en plus de chiffres, jusqu'à 10 il m'a semblé, mais je me suis gaufré sur cette épreuve et la précédente.
- Le même exercice que précédemment, mais il faut répéter la suite à l'envers. Si le psy dit 5 6 8 9, il faut dire 9 8 6 5 (et plantage de ma part ^^)
- Un exercice de logique où il faut trouver la forme manquant dans une série de formes. Par exemple, en simplifié, on a ça : "O o O o O ?" donc la solution est "o" (je ne sais pas si c'est clair)
- Un exercice avec des cubes rouges et blancs. Certaines faces sont blanches, d'autres rouges, d'autres coupées dans la diagonale et bicolores. Il faut les mettre en place de façon à reproduite un schéma papier (chronométré)
- Une série de questions de culture générale, du genre "Qui a écrit Hamlet ? "
- Un exercice où deux mots sot associés, par exemple laine et soie, et il faut dire en quoi ces mots sont liés (là par exemple, ce sont des tissus d'origine animale) Il vaut mieux dire le plus simplement possible ce qui nous passe par la tête pour répondre. (du moins, ça a été mon ressenti)
- Un exercice où il faut expliquer des énoncés. Par exemple "pourquoi envoie-ton les enfants à l'école ?" ou "pourquoi la monnaie a-t-elle supplanté le troc ?"
Voici un aperçu, donc, de ce que j'ai passé. Je le poste surtout pour que ceux qui ont à passer ce test soient mieux préparés à le faire, non pas pour savoir les réponses à l'avances, mais pour savoir à quoi s'en tenir. Je sais que pour la plupart d'entre nous tous ces rdv psy peuvent devenir éprouvants, toujours cernés par cette angoisse du jugement d'un personnel médical censé en 2h déterminer ce que sera le sens de notre vie entière.
Il n'y a pas de quoi s'emballer avec le WAIS. La difficulté est progressive et il y a vraiment des questions très simples. Pour chaque partie, la difficulté est croissante. Généralement, j'ai le sentiment qu'on peu s'équilibrer sur le test. Ce n'est pas grave d'être mauvais dans un domaine (les maths dans mon cas) donc ne stressez pas si vous devez le passer. ;)

mercredi 11 août 2010

Du psychiatre au psychologue

Je n'ai pas posté ces derniers temps. Il faut dire que je suis passablement débordé et que je ne prends pas le temps. J'ai pourtant plein de choses à raconter mais fragmentons tout cela au risque de vous infliger un pavé indigeste.
Aujourd'hui, j'ai choisi de parler de psychologue. Pour rappel, mon psychiatre veut, avant de me donner l'attestation, que je passe une batterie de test à savoir le MMPI, le Rorschach et le WAIS. Il m'a conseillé un collègue que je suis allé voir, étant donné que le rendez-vous était rapide, en CMP donc gratuit, et que le psychiatre a confiance en ces résultats.
J'ai donc déjà eu deux entretiens à une semaine d'intervalle, de 45 mn chacun environ. Le psy, que je vais appeler Monsieur A. est un homme d'une cinquantaine d'années, assez féminin et sympathique malgré un fait que je vais exposer par la suite.
Ces entretiens ont pour but de mieux me connaître afin que les tests aient un sens. Malheureusement pour moi, mes entretiens se font en il/elle, oui, les deux il/elle. Il s'agit de quelqu'un qui s'est pas mal interrogé sur le genre, qui dissocie féminité/masculinité de l'état d'homme ou de femme, tout comme il les distingue de l'orientation sexuelle. Une évidence ? Pas pour tous les professionnels de santé, malheureusement.
Néanmoins, ses conclusions pour le moment sont que je suis juste quelqu'un de mal das son corps et il voudrait que je prenne davantage de temps pour poser ma réflexion. Il a peut-être raison, mais il y a déjà plusieurs mois que je suis convaincu, point que je détaillerai dans un prochain article.
Son rôle actuel n'est "que" de me faire passer les tests. Il ne me fera pas passer le MMPI,parce qu'il ne le juge pas nécessaire et n'a pas les moyens de me le faire passer. Par contre, j'ai rendez-vous jeudi 19 pour le WAIS, et je ferai plus tard le Rorschach.
En premier lieu, ses conclusions m'ont fait paniquer puis je me suis souvenu du psychiatre qui semblait prêt à me donner l'attestation. J'espère que les conclusions de monsieur A. ne lui feront pas changer d'avis.
Ce conclusions, il a l'air de les tenir du fait que je me serve de mon corps dans sa totalité et que je sois capable d'avoir des relations sexuelles tout à fait satisfaisantes. J'ai eu beau lui expliquer la difficulté et la patience qu'a eu mon compagnon pour en arriver là, il reste braqué sur le fait que je ne veux pas de phallo et que ma peur de cette opération existe car j'ai encore peur de modifier mon corps. il semble craindre que je ne m'aime pas plus au masculin. Ce qui est possible mais je suis quelqu'un de complexe et ce qui ne me rend pas heureux à l'heure actuelle n'est pas que lié à mon corps. Et oui, j'ai le tort d'avoir un cerveau et d'être davantage inquiété parle monde de l'emploi précaire, la situation des SDF, des prostituées, la pollution, la condition animale...
Si je suis amené à devoir recommencer ce parcours psy ailleurs, je hurlerai à qui veut l'entendre que je veux une grosse bite et devenir joueur de foot professionnel, ça sera peut-être plus simple.

dimanche 4 juillet 2010

RDV avec le nouveau psy

Bon, je n'ai pas pris le temps d'écrire d'article hier, vous m'en voyez navrés. Le fait est que je n'en ai pas eu le temps vendredi, rentrant chez moi à plus de minuit, et qu'hier j'ai eu fort à faire avec un coming-out auprès d'une amie de longue date.
Ce coming-out s'est très bien déroulé, avec simplicité. De la surprise, certes, mais surtout une acceptation tacite, allant de soi, le masculin employé immédiatement. D'ordinaire, les conversations se poursuivent des heures sur le sujet, là, non. Nous sommes passés à autre chose, y revenant juste parfois, sur un détail ou l'autre. C'était très reposant et je regrette profondément de ne pas avoir davantage vu cette amie cette année, à présent qu'elle déménage à l'autre out de la France.
J'ai également appris vendredi que ma mère m'avait outé auprès de ma tante... et le voilà le coming-out que j'attendais fatalement, celui qui se passe mal. J'ai beau tenté de relativiser, l réaction de ma tante, soeur de ma mère qui lui a annoncé, m'affecte plus que je ne le voudrais.
En effet, enfant j'avais l'habitude de passer de longues vacances chez elle et pour elle, je ne suis pas trans, il n'y a aucun indice ayant pu l'annoncer (pour l'anecdote, elle a été prof de maternelle pendant des années et a l'habitude des enfants) Elle pense que cette annonce cache autre chose, un malaise, et que je devrais suivre une psychothérapie. il va falloir que j'aille la voir pour lui parler mais dans ma fragilité actuelle, j'ai peur de ne pas être en mesure de le faire sans pleurer, ce qui ne servira certainement pas ma cause.
Ces deux CO présentés, j'en viens à mon rendez-vous avec le docteur MM. de VA.
Je suis donc resté pratiquement 1h30 en entretien. J'ai eu le plaisir de rencontrer quelqu'un de sympathique, apte à mettre à l'aise. Quelqu'un qui ne comprend pas pourquoi les trans doivent aller voir un psychiatre puisque pour lui cela n'a rien d'une maladie, cele lui semble aussi aberrant que d'envoyer un homo chez le psy.
Bon point de départ donc.
La séance s'est donc déroulée ainsi. D'abord, parler de la pluie et du (trop) beau temps, puis il a rempli une fiche sur mes informations persos : nom, prénoms, âge, situation familiale, formation/études, ce que font mes parents, mes grands-parents, oui si l'un d'eux est décédé (ce qui est le cas de tous mes grands-parents)
Il m'a demandé mon nom choisi, que j'ai précisé et qu'il a employé, ainsi que le masculin sans une seule erreur.
Ensuite, il m'a demandé de parlé de ma vie. Je lui ai donc raconté mon enfance banale de petite fille, puis mon adolescence horrible, et enfin ma vie de jeune adulte à ma fac. Nous avons parlé longtemps de mon parcours universitaire.
Puis nous avons parlé de ma situation de couple. Je savais que dire que je vis avec un homme était risqué mais je ne pouvais pas mentir, surtout sur ce fait. J'aime passionnément mon copain et nier son existence aurait été pour moi une forme de trahison. Grand bien m'en a pris ! Ce psy n'en a rien à faire que je sois gay. enfin quelqu'un qui distingue identité de genre et orientation sexuelle !
De toute façon, par rapport à mon vécu le fait que je sois gay ne paraît pas incohérent. Je ne l'ai pas choisi, c'est comme ça. C'est ce qui m'a fait prendre tardivement conscience de ce qui se passait en moi.
Cet entretien s'est également ponctué de notes amusantes, de type recherche internet sur les trans vus par la religion catholique. C'était vraimet un moment interactif très agréable, avec le sentiment d'être écouté et surtout compris !
Vers la fin de l'entretien, il m'a expliqué comment il procède. Il nous demande donc de faire des tests psy, à savoir le WAIS (test d'intelligence), le MMPI et le Rorsarch (tests de personnalité) C'est une façon pour lui de se protéger en cas de problème pendant la transition et j'estime qu'il a raison. Cela élimine les risques de maladies psychiatriques pouvant biaiser notre jugement. En tout cas, cela ne me dérange pas de les faire.
Il se base donc sur les entretiens et ces tests pour donner l'attestation. Il y a donc ce premier entretien, les tests à passer, puis un second entretient où il se décide. Il a estimé qu'au vu de mon parcours, de mon ressenti, j'étais un bon candidat à l'attestation et que s'il ne s'en tenait pas fermement à son protocole, il me l'aurait déjà donné.
J'ai donc vraiment eu l'impression d'avoir à faire à quelqu'un soucieux de nous aider. d'ailleurs, il a constitué tout un dossier sur les trans, a passé des coups de fils à plusieurs endoc, ainsi qu'à la clinique de Gand/Gent. Donc, il conseille d'ailleurs voir un ou une endoc sur Lille. Il conseillait auparavant le docteur L. mais suite au passage du responsable de l'assos trans du coin, il est revenu sur ce point et suggère d'aller voir UNE endoc (qui est le docteur S. à n'en pas douter, celle que je veux voir, qui a son cabinet au bout de ma rue et qui a l'habitude des trans)
Ensuite il conseille la clinique de Gand/Gent pour la Belgique, car ils ont l'habitude de faire de nombreuses opérations et que donc à son sens ils sont fiables. Pour l'hysté, enfin, il rappelle qu'un chirurgien de Lille a l'habitude d'en faire.
Il a conclue en me conseillant de prendre une ALD 30 à 100%
Ces derniers points sont importants à mes yeux, ils dénotent d'un état d'esprit bien trop rares chez les psychiatres. Il a eu le souci de se renseigner le plus possible, pour nous conseiller au mieux, nous considère comme ce que nous sommes : des gens normaux. Si seulement il n'était pas l'un des rares à faire cela, je crois que la situation des trans en France s'améliorerait.

vendredi 2 juillet 2010

The Importance of being Earnest.

Voilà un titre bien pompeux, une fois de plus, mais j'aime bien me la péter et d'abord c'est mon blog, je fais ce que je veux.
Il s'agit du titre d'une pièce d'Oscar Wilde, expert en jeu de mots foireux puisque le héros de la pièce s'appelle Ernest et son honnêteté, sa sincérité même, est mis à rude épreuve.
Moi aussi j'abuse du double sens approximatif et rappelle ici qu'Oscar Wilde était gay. Où je veux en venir ? Ce soir a lieu un rendez-vous avec un nouveau psy. Bien que j'en aie entendu de très bons échos, j'appréhende énormément.
En début de parcours, je souhaitais être honnête du début à la fin, évoquer mon attirance profonde pour les hommes mais aujourd'hui je me ravise. Cela m'arrache le coeur de devoir mentir, "renier" mon compagnon, même si cela ne doit être que pour une heure. Je ne sais si c'est ma fierté ou mon amour pour lui qui parle...oui si simplement je suis las de mentir.
Je me suis menti à moi-même si longtemps, je mens à tellement de gens aujourd'hui sur qui je suis réellement que je n'en peux plus. J'ai toujours revendiqué d'être quelqu'un de sincère et aujourd'hui je dois mettre de côté mes convictions.
Bon sang, pourquoi ai-je à cacher que je suis gay ? En quoi cela ne ferait pas de moi un homme ?
Tâchons de ne pas nous emballer avant l'entretien et rendez-vous ce soir ou demain pour un résumé.

vendredi 11 juin 2010

Fin d'une aventure psy pas chédélique

Mon dernier rendez-vous psy s'est conclu sur un vif sentiment d'amertume.
J'ai réclamé mon attestation et ai dû essuyé un refus.
Les raisons sont doubles : je ne serai soi-disant pas prêt et la lecture d'études vieilles de vingt ans ont fait flippé mon psy.
Les-dites études diraient que les trans deviennent cinglés au bout de quelques années de traitement... On se demande bien d'où ça sort ce truc, il faudrait que je lui présente des gens bien dans leurs pompes !
Concernant le fait que je ne suis pas prêt... Cela ressemble à de la transphobie sourde : C'est amusant une fille qui se dit garçon, ça prête à sourire, non ? Sauf que je suis un garçon, ce n'est pas ma faute et je ne l'ai pas choisi. il m'a suggéré de vivre comme certains ados, de façon androgyne.
J'ai déjà joué l'androgyne quand je vivais en femme. C'était costard, talons aiguilles et maquillage. Ce qui se passe dans mon esprit, ce qui a enfin été mis en lumière est totalement différent, mais ça, il n'a pas semblé le percevoir. Pire, cela lui semble aberrant que j'aime les hommes.
J'ai décidé que j'avais assez donné avec ce psy et je change. J'ai un rendez-vous le 2 juillet avec le docteur M de Valenciennes. Je l'ai appelé hier et ai eu à faire à quelqu'un de très sympathique. J'espère à présent que tout se passera bien.
Face à l'imminence du traitement, j'ai peur. Peur de l'inconnu de ce que je vais vivre, de ne pas savoir comment je vais change, si j'en serai satisfait ou pire, si c'est bien cela que je recherche.
Pourtant... dès que je sors dans la rue, je veux qu'on me rende des regards masculins. Je jubile comme un gosse quand une petite dame me dit "pardon jeune homme". Je pense que ce qui me bloque et me fait flipper, c'est surtout que je veux me vivre androgyne, oui, mais androgyne homme mais que mon passing actuel ne me permet plus de le faire depuis des mois.
J'ai hâte d'être en position de force, de pouvoir dire "non, c'est monsieur" avec une voix grave quand quelqu'un se trompera de genre. J'ai hâte de prendre de la masse et de gratter ma barbe naissante. Je crois que partant de là, on peut estimer que je suis prêt.

mercredi 2 juin 2010

Entrevue avec ma mère

Il y a quelques jours, j'ai lancé négligemment à ma mère de regarder le reportage sur les trans qui va passer demain sur nrj12.
Finalement, ne connaissant pas son contenu, je préfère qu'elle ne le fasse pas, du moins, pas sans moi et je ne pourrais pas être là.
Néanmoins, ayant une réelle opportunité pour avoir mon attestation, les choses vont s'accélérer et il faut à tout prix que je me pose avec elle pour lui en parler, qu'elle se prépare à ce qui va suivre.
Je tente de planifier ça rapidement, peut-être demain en journée si j'arrive à me déplacer, sinon, ce sera lundi.
J'aimerais tant qu'elle soit là pour moi le jour où j'aurais mon injection, ne serait-ce qu'au téléphone. J'aimerais tant qu'elle se réjouisse pour moi, comme le feront mes amis.
Aujourd'hui, je me suis habillé en fille pour tester et j'ai mesurer à quel point c'était le poids des autres, de la société, qui m'empêchait depuis toujours de franchir le pas.
Je suis prêt. Reste à ce que mon entourage le soit aussi, ou du moins, ne se fasse pas trop bousculer par tout ceci.

vendredi 28 mai 2010

Réponses aux questions II

Chose promise, chose due : je reviens sur mon propre questionnaire, auquel j'avais répondu ici
Pour le premier jet, j'étais en début de réflexions, je découvrais à peine un univers totalement inconnu. Voyons ce que ça donne à presque un an de cogitation.
Aspects physiques :
- Ce que j'aime chez moi :

Physiquement, ça va être dur de répondre. Présentement, il n'y a pas grand chose que j'aime, à part peut-être le rapide dessin de mes pauv' biceps XD
- Ce que je n'aime pas chez moi :
Le fait que je sois un nabot. Je n'aime pas non plus mes mains, c'est infernal, ça devient une obsession depusi qu'on m'a sorti qu'on m'avait grillé en tant que "fille" à cause de ça. Je les planque le plus souvent possible. Je n'aime pas mon bide, mais ce n'est pas non plus un drame. Par contre, les hanches et les cuisses, ça c'est infernal.
La poitrine, ça me soûle aussi et j'ai hâte de pouvoir faire le cake en boxer
- La mastectomie ? oui ou non, attentes et craintes
Aaaah j'ai tellement hâte. J'espère avoir un résultat harmonieux et bien fait, un torse avec un placment d'aréoles naturel et si possible sans trop de perte de sensation. J'envisage même un chir, le docteur Fischer, aux Stazunis.
- Les hormones ? Oui ou non, attentes et craintes
Là, j'attends mon sésame pour l'endoc. J'ai vraiment hâte de commence,r avec un petit coup de flip en même temps. Ma première hâte, c'est que ma voix change parce que j'en ai marre de miauler. La répartition des graisses aussi, même si je sais que ça n'est pas très rapide. En gros, j'ai hâte de gommer la forme en diabolo... puis d'avoir un passing torse poil (donc post mastec) suffisant pour aller me faire tatouer !
- Phallo ou méta ? Oui ou non, attentes et craintes
La phallo c'est un gros niet définitif. L'opération est trop lourde, et les conséquences peuvent être terrible. De plus, je trouve le résultat trop aléatoire et surtout, je n'ai pas de problème avec mon sexe actuel. Pour le moment donc, toujours rien d'envisagé mais si ça devait changer, je m'orienterais vers la méta
- Ma taille en tant que garçon ? je gère ou pas ?
Là, j'ai envie de me dire "t'as pas le choix mon coco"
De toute façon, il y a "pire" que moi et être un grand machin n'est pas forcément top non plus. Je pense que ma taille me gênerait moins si je galérais moins à m'habiller. Et puis, je dégotterai bien des plateformes ou des New Rock sympa pour grandir un peu ^^
Il me semble que j'avais parlé d'opérations des jambes la dernière fois. C'est vrai que par moment j'y repense, quand ça va pas trop, mais franchement une opé de plus...qui s'ajouterait à ma poly-arthrite cela me semble déraisonnable. Je resterai une petite boule kawaii avec juste plus de poils au cul (pardon, je dis n'imp XD)
- Est ce que j'ai envie de continuer vivre dans un corps de femme ? (aspect physique)
Ben le truc c'est que je ne vis plus dans un corps de femme. Enfin, si, ça reste le même, mais je ne le perçois plus du tout comme tel. Je me dis que je devrais essayer de me travestir pour voir, ça pourrait être fun. Honnêtement, j'attends avec impatience les hormones pour pouvoir m'habiller en tarlouse gothique sans me trahir par la voix ^^
Aspects sociaux :
- Comment est-ce que je visualise ma position d'homme dans la société ?

Je vais devenir une rockstar/artiste peintre sculpteur/écrivain aimé de tous ! Non, plus sérieusement, j'ai du mal encore à visualiser. Le fait est que je sens les regards sur moi changer. Dans le métro par exemple, quand je passe bien, les filles baissent les yeux et n'osent pas me regarder si j'en suis proche. Les mecs feront les cakes à essayer de me jauger... avant je vivais l'inverse. Ce n'est qu'un détail mais je sens que ma position évolue déjà...Et que je ne peux absolument pas en mesurer les conséquences. J'espère juste que cela se passera bien, ou du moins que je me sentirai mieux qu'aujourd'hui.
- Comment envisage-je mes relations à autrui dans l'avenir ? Mes proches actuels, les rencontres à venir
Presque tous mes proches et amis sont au courant et pour le moment, j'ai le soutien de tous. Sur ce point là, ça ne changera sans doute pas. Pour les autres, ceux que je ne connais pas encore... j'ai envie d'être davantage moi-même, de balancer plus de vannes pourries et de faire mon lover à deux balles. Je sais juste qu'en ce moment, j'esquive toute nouvelle rencontre hors cadre LGBTI pour ne pas avoir à me justifier de qui je suis.
- Comment me visualise-je dans le monde du travail ? et dans la sphère privée (amis, couple, famille)
Dans le monde du travail...je sais qu'homme ou femme ne change rien au fait que j'ai pas envie de bosser derrière un bureau T_T Après, on verra bien comment ça se passe, ça risque d'être complexe durant la transition et j'espère compter sur le télétravail pour à la longue m'émanciper d'un métro boulot dodo lobotomisant et vivre un peu de mes passions.
Pour les amis, j'ai connu la vive appréhension de m'éloigner de mes amies. En changeant de statut, passant de la confidente à un homme, j'avais peur qu'elles aient le sentiment que je les trahissais mais pour le moment cela semble bien se passer.
Pour la famille, j'y trouve un soutien précieux, même si ce n'est pas facile pour eux. J'ai décidé de zapper toute une partie de ma famille, ça tombe bien, il y a longtemps que je voulais le faire. J'ai aussi l'impression d'avoir gagner en maturité et par la même, de m'émanciper de l'influence de ma mère qui, bien malgré elle, est très pesante. J'avais évoqué dans mes précédentes réponses le fait d'être mère machin truc bidule.... Ouais, sauf qu'aujourd'hui, je ne m'imagine pas mère, pas même père à dire vrai. J'en ai strictement rien à carrer d'avoir des enfants...Cela changera peut-être plus tard mais pour le moment, non, je ne veux penser qu'à moi.
J'avais évoquer l'hypothèse de me sentir homme simplement pour ne pas avoir un jour à me sentir mère. Aujourd'hui, je pense avoir suffisamment retourné la question pour avoir ma réponse. Finalement, on attendait de moi que je devienne mère. C'est un "on" générique, je dis juste par là que j'arrive à l'âge moyen pour être mère, que mes frères sont pères, mes amies sont enceintes... et ce schéma ne me correspond pas. Le fait d'être trans ou pas n'a rien à voir là-dedans. Cependant, au fil de ma réflexion j'ai réussi à prendre suffisamment de distance pour savoir ce que je voulais.
- Suis-je prêt à me battre avec une guichetière de la poste ou un contrôleur de train ?
Coup de tête balayette manchette ! De toute façon, ce seront eux qui seront ridicules de me parler au féminin. J'espère pouvoir jouer de mon prénom mixte au pire. De toute façon, je risque d'etre confronté à des difficultés et je ferai avec, quitte à m'auto-signer des procuration pour aller chercher mes colis à la poste avec ma propre CNI XD
Aspects psychologiques :
- Pourquoi ne me sens-je pas femme ? Me sens-je donc homme par opposition ou est-ce différent ?

Mais rien à voir mon coco, tu dérailles ! C'est quoi ce questionnaire à la mors-moi le nœud ?
L'idée de ne pas se sentir femme ne tient pas vraiment, tout comme l'opposition avec homme. Ce ne sont pas des opposés, mais différentes facettes de l'être humain, tout comme chacun de ces termes "homme" et "femme" reflètent une infinité de réalité. Le tout était de savoir quel aspect physique je souhaitais avoir pour être en accord avec mon état mental et l'image de moi que je souhaite renvoyer. Cette image est l'identité d'un homme, pas de bol pour moi, ça me donne le boulot de la transition à faire.
- Suis-je prêt à assumer les conséquences d'une transition ? D'un point de vue social, d'un point de vue personnel
Owi que je vais te les assumer ! Personnellement déjà. Bon la piquouze dans la cuisse ou les fesses ne m'enchante pas mais c'est un faible prix à payer pour être enfin moi-même !
Au final, il y aura sans doute des gens qui continueront de me confondre avec une femme mais c'est leur problème et pas le mien. Je risque tout aussi bien de me faire traiter de pédé, ou de "Dr House" quand je suis obligé de sortir avec une canne. Dès qu'on sort un tout petit peu du moule, on choque la norme bien-pensante. De toute façon, aucun de mes amis n'est normal (et c'est un compliment) donc peu m'importe !
Le plus dur à gérer sera surtout l'impatience et réussir à rassembler assez d'argent pour tout ce micmac. Questions traitement, j'ai déjà eu plus lourd, question gestion de la douleur des opé ? j'ai mal tous les jours, parfois à me cogner la tête contre les murs ou à me mordre à sang. Et les procédures d'état-civil ? je me bats déjà en justice depuis 3 ans.
En gros, j'ai carrément le level ^^
- Fais-je ce choix car je n'ai eu que l'influence de mes frères ? (pas de sœur)
Je suis très différent de mes frères, tout comme eux deux sont très différents l'und e l'autre. On fait tous notre route, à notre rythme, et je crois avoir été entouré de suffisamment de femmes dans ma vie.
Alors ce serait pour compenser mon père absent ? Quand bien même, cela ne change rien à mon choix. Et si je volais remplir le rôle du père je jouerai les gros hétéro viril avec un break et un labrador.
- Est-ce pour mieux assumer mon fond de misogynie ?
Bon, 'ai encore des sursauts de misogynie : on ne change pas du jour au lendemain. La question est mal posée puisque j'assumais beaucoup mieux ma misogynie, pourtant à l'époque plus virulente, auparavant, avant de commencer mon parcours. Posé comme cela, cela reviendrait à se dire "est-ce que je ne veux pas être un homme pour assumer mes trois poils de moustache sous le nez ?"
- Est-ce pour me réinventer une nouvelle vie pour évincer l'actuelle faite de regrets, de problèmes et de deuils bien trop nombreux ?
BLAM ! Dans ta TRONCHE la question qui tue.Je l'avais oublié celle-là. Bon, j'essaie de gérer mais là c'est un peu pareil. Je suis une chiffe-molle et que je sois homme ou femme n'y changera rien. Je ne pense pas que l'on puisse parler de fuite puisque que, au contraire, je me lance dans un nouveau combat. Si c'était une fuite, je ferai une psychothérapie pour tenter de m'assumer en femme. Là, enfin, j'ai pris le taureau par les cornes et c'est une belle revanche sur la vie qui m'a fait bien trop de crasses.
- Est ce que j'ai envie de continuer vivre dans un corps de femme ? (aspect psycho)
Non, définitivement non. Plus ça va et moins je supporte ce corps avec ses rondeurs de femme. Je ne veux plus du tout être perçu en femme, ça c'est certain, que ce soit pour les autres ou moi-même.
- Et aussi est ce que je suis capable de m'assumer avec un corps différent, avec des cicatrices et un micro pénis ?
Bah, pareil que tantôt : "t'as pas le choix mon coco". Maintenant si ces cicatrices sont les témoins de la réappropriation de mon corps, ou mieux, de mon être, j'en veux bien. Quant à mon sexe, il fonctionne déjà très bien donc j'imagine que ce sera encore mieux avec un dicklit ^o^
- Est ce que je suis capable de m'enfoncer une aiguille de 4cm dans la cuisse deux fois par mois ? Ou panser les plaies de mon opération ?
Aaaah j'ai super envie de faire tout seul ma première injection. C'est peut-être pas raisonnable mais de toute façon il faudra bien que je m'émancipe pour les faire tout seul.
Les plaies, vu que je suis entouré de bons conseillers, pas de soucis. D'autant plus que m'occuper d'une blessure ne m'est pas particulièrement difficile.
Des questions copiées collées du forum vert et que je trouve pertinentes, remaniées un peu pour être adaptées à mon cas :
-Est-ce que je ne cherche pas à devenir un homme physiquement à cause de mon père qui est un con fini pour que ma mère soit plus heureuse ?
Ma mère serait plus heureuse sans ma transition. Quant à mon père, il tente de se rattraper du passé. De toute façon, mon histoire n'a strictement rien à voir avec la leur.
-Est-ce que je me suis fixé ce but simplement pour en avoir un ? Pour ne pas subir à nouveau l'angoisse que j'ai ressentie quelques années plus tôt, face à l'absence d'un quelconque objectif dans ma vie ?
Mon but c'est d'écrire, créer, être heureux, continuer de vivre en harmonie avec mon amour. Etre trans ne m'empêchera pas de faire une crise existentielle, un jour prochain, devant le vide criant de nos existences.
-Est-ce que c'est une simple question d'égo; est-ce que je désire quitter ce corps de femme uniquement pour une raison d'esthétique ?
vu que de base, j'estime être bien servi niveau esthétique (auto-jet de fleurs) Je pense que je cherche juste à sublimer mon intense beauté par la transition (hu hu, je déconne ^^)
L'esthétique de la modification physique m'attire, plus que l'esthétique genrée finalement. Si c'était une question d'esthétique, vu le boulot que ça demande, j'aurai déjà laisser tomber depuis longtemps, d'autant plus que rien ne me garantit de devenir un beau mec.
En général :
Mes appréhensions, mes attentes sur ma vie future

Je kiffe ma vie, même si elle n'est pas parfaite. Je pense que j'irai vers du mieux. Je n'ai plus aucune crise d'angoisse, fini les crises de tétanie, je revis déjà pour ça.  Pour le reste, je garde la peur de devenir chauve, mais ça, c'est une autre histoire !
Bilan :
Je me rends compte que je me posais plein de questions qui n'ont plus lieu d'être aujourd'hui car je les ai réglées. Mon choix est fait aujourd'hui et ce n'était pas le cas à l'époque. L'euphorie de la nouveauté est retombée elle ausi et je sais que ce n'est pas un cache misère puisque je ne fais plus de dépression depuis que je sais mieux qui je suis.
Je remercie ceux qui auront eu le courage de me lire. C'était assez fun de revenir sur ce questionnaire. Par contre, j'ai la flemme de me relire donc pardon pour les fautes éventuelles !

vendredi 21 mai 2010

Crise existransielle

Au bout d'un moment, à force de piétiner, on finit par gravement s'impatienter. Et quand on s'impatiente on cogite, ce qui n'est pas forcément bon.
Depuis quelques jours, j'ai le moral en berne, chose qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Bilan, j'ai du mal à bosser et le retard que je prends influe sur mon moral également.
Je ne doute pas de mon parcours mais je commence à avoir sérieusement peur. Peur d'être déçu du résultat, de ne jamais parvenir à un passing convainquant, malgré les hormones et la mastectomie à venir.
J'ai le nom de ma future endoc et, a priori, de ma future chirurgienne. Je commence à envisager des solutions financières concrètes et je crois qu'à trop ronger mon frein mon esprit se perd de nouveau dans les nébuleuses circonvolutions de Monsieur Noir, mon vieux compagnon de route, le chantre de ma dépression.
Pourtant il faut avancer, et sourire ! Quel psy donnerait une attestation à un corbeau ? Je crois que j'ai besoin d'une vraie pause sur tout, besoin de vacances, besoin de respirer. Je n'en ai pas encore le droit, pas avant ce week-end de réunion familiale qui m'oppresse déjà, pas avant mon rendez-vous psy de mardi où je vais demander mon attestation.
Je suis vraiment fatigué de tout ça, fatigué de me prendre la tête sur mon futur, fatigué que rien n'arrive à m'apaiser, fatigué de croiser mon reflet dans le miroir, celui-là, je ne le supporte vraiment plus.

mercredi 19 mai 2010

Back to Black

Chez moi, les résolutions s'accordent aux coupes et couleurs de cheveux, et les réalisations de piercings.
La résolution de prendre mon psy en otage jusqu'à ce qu'il me donne l'attestation s'assortit donc un beau noir capillaire.
Retour au noir donc, back to black, mais c'est un noir flamboyant, un noir satiné qui s'irise de couleurs selon la lumière. Je suis heureux et frustré à la fois. Heureux car pour la première fois de ma vie, j'entrevois un meilleur. Ce meilleur ailleurs, le "mailleurs" que j'envisageais jadis, à quelques lettres à peine de "malheur" n'existe plus.
Ce meilleur, c'est maintenant, et ici, et je sais à présent qu'il ne peut en être autrement.
C'est là que la frustration survient, l'impression de piétiner. Le changement est proche et ce soir j'ai reçu le soutien de deux nouvelles personnes. Je sais que je ne serai plus jamais seul.

mardi 18 mai 2010

Laissez brûler les p'tits papiers

Bon, yen a marre.
Bientôt neuf mois de suivi psy à raison de deux rendez-vous par mois et toujours pas de sésame.
Aujourd'hui, j'ai pu lire qu'un pote avait eu son attestation pour la testostérone à son premier rendez-vous. Il a eu beaucoup de chance et cette chance me fait également mesurer à quel point jeperds mon temps.
En début de suivi, je n'étais pas prêt, c'est un fait mais aujourd'hui, c'est différent. Je n'en ai plus rien à faire de passer ma soutenance après avoir commencer le THS. J'ai envie de m'outer à tout va car je suis moi et rien de plus.
J'en ai assez de me voiler la face, assez d'être le premier à poser un tabou sur ma condition trans. Il me reste encore bien des gens à prévenir et cela ne tardera plus. Mail groupé pour les moins proches devant tout de même être avertis, prise de rendez-vous avec les autres.
On avance une fois pour toutes, il est plus que temps !

mardi 11 mai 2010

Un homme = une bite

Aujourd'hui, nouveau rendez-vous psy.
Comme d'ordinaire depuis quelques séances, j'espère (en vain) qu'il me donne l'attestation.
La discussion part bien, je lui dis que j'ai fait tous mes CO (c'est faux mais bon) et là, bim, qu'est-ce qui se passe ?
Nous voilà à discuter des opé et il me sort qu'un trans doit forcément vouloir une phallo. Me voilà obligé de baratiner que je veux cette opération, alors que ça ne m'intéresse pas pour le moment.
Venant de la part d'un psy, réduire un homme à sa bite est surprenant, et terriblement réducteur. Si un mec censé avoir du plomb dans le crâne tient de tels discours, je comprends largement mieux la transphobie ambiante.
Bilan très mitigé donc, mais au neuvième mois de suivi je trouverai ça dommage de le larguer pour en chercher un autre. Néanmoins, si d'ici juillet je n'ai pas mon sésame, je passerai mon chemin et irait voir ailleurs, quitte à faire des kilomètres et à payer plein pot.

samedi 8 mai 2010

A ma blonde...

Hier, j'ai croisé par hasard une amie précieuse, une amie de longue date dont je suis très proche.
Malheureusement, nous nous sommes peu vus ces derniers mois et je n'avais pas encore pu lui parler de ma transition.
Hier, je n'ai pas laissé ma passer ma bonne fortune et je lui ai parlé.
Elle a écouté, a accepté, a compris. elle n'a pas été plus surprise que ça et une fois de plus, je gagne un soutien précieux. elle veut me suivre sur mon chemin, m'accompagner pour les opé même si, et ça se précise- je pars aux Etats-Unis pour cela.
Aujourd'hui, je me sens extrêmement soulagé et heureux. J'étais terrorisé à l'idée de la perdre et enfin j'ai pu lui annoncer.
Au fil du temps, je me rends compte qu'avoir affiné mes relations avec les autres me sert aujourd'hui car je n'ai encore reçu aucun retour négatif.

mercredi 5 mai 2010

O'Brother...

Et bien voilà. Ma lettre a rencontré son destinataire et celui-ci m'a contacté en retour.
Je marchais dans la rue quand mon téléphone a sonné. Pas le temps de décrocher. Mon coeur palpite, au bord de l'implosion. Je rentre chez moi, inspire profondément, et écoute mon répondeur.
"J'ai bien reçu ta lettre... Je suis choqué oui, choqué de ne pas être plus surpris. tu as toujours eu un coté mec. Par contre tu as toujours une  écriture de merde, c'est de famille, ça. Sinon sache qu'il n'y a pas de soucis,  tu es sûr de toi et je suis avec toi à 100%. Bisous...Anaël, c'est ça ? c'est joli, j'aime bien la sonorité"
Bilan, cri primal de victoire et rappel immédiat.
Nous avons parlé longuement et je suis assuré de son soutien. Il va aussi venir voir ma mère pour la soutenir et ça, c'est un excellent point.
Le soir, je reçois un mail de ma belle-soeur qui elle aussi m'assure de son soutien. Elle se pose beaucoup de questions d'ordre "technique", c'est tout.
Je suis sur un petit nuage.

mardi 4 mai 2010

End of Blue Session

Oh, un titre en anglais...
Oui, un peu de prétention ne fait pas de mal.
Comme tout le monde sait (ou pas), j'ai les cheveux bleus. Cela demande un entretien considérable, un budget aussi, et donc mon dernier rafraichissement sera le dernier avant d'adopter une couleur plus neutre, moins exigeante, et surtout, moins agressive pour mes cheveux que je veux soyeux et longs.
Bon, déjà des voix s'élèvent, j'entends la clameur de la foule : "On s'en fout de tes cheveux !"
C'est vrai. Mais voilà mon explication à mon titre. "to be blue", c'est être dépressif en anglais (d'où le nom "blues" d'ailleurs)
Hier, j'ai surpris mon reflet dans une vitre. J'étais chez moi, je portais une veste seule, entrouverte sur mon torse tel un mannequin CK-One/Hugo Boss. Bien sûr, cela partait d'un délire de tapage de pose mais mon reflet, un peu flou dans cette fenêtre, m'a renvoyé une image de moi exclusivement masculine. Ma poitrine cachée par les pans de la veste, je me suis vu, pour la première fois, avec un torse masculin, et cela m'a fait un choc.
Là, j'ai compris que j'étais sûr. Jusqu'à présent, j'avais une image de mon corps floue mais là cela me paraissait concret. Ainsi, mon envie, mon besoin psychique de faire cette transition s'est enfin illustrée et, surtout, s'est mise en accord avec mon envie d'un corps différent, masculin, et bordel c'était jouissif.
Ma nuit fut spéciale elle aussi. Inhabituelle. Cette nuit là, j'ai, pour la première fois de ma vie, fait l'amour en me sentant homme, en accord avec mon corps. A 26 ans, j'ai eu l'impression de découvrir tout un monde nouveau, d'être l'adolescent vierge face à sa première fois. C'était magique, troublant aussi, mais terriblement libérateur.

jeudi 29 avril 2010

Lettre à mon frère

Enfin, je me décide à prévenir mon frère aîné qui, habitant loin, n'est pas encore au courant de ma transition.
C'est le cœur battant que j'ai écrit la lettre qui suit. Je la poste en exemple tout en modifiant les prénoms, hormis le mien. Je me rends compte qu'elle est bien moins misérabiliste que les premières, et c'est tant mieux. J'ai essayé aussi d'y glisser les réponses aux questions qu'on me pose habituellement lors d'un CO, à savoir :
  • comment réagissent mes parents
  • comment réagit mon copain
  • quelles sont les étapes du parcours (sans entrer dans les détails)
Mon très cher frère,
Après avoir longtemps hésité, j'en suis venu à penser qu'une lettre sera la plus appropriée pour t'annoncer ce que je dois te dire depuis déjà longtemps. Je trouvais le mail trop impersonnel et je ne sais quand nous aurons l'opportunité de nous voir.
Il se passe quelque chose de très important dans ma vie et tu dois être averti, tout comme le sont déjà nos parents, G... et L... , J..., et la plupart de mes amis.
Ce n'est pas une nouvelle anodine et il faut que tu te prépares (peut-être ?) à un choc. Je ne pense pas que quiconque t'en aura déjà parlé car c'est à moi de le faire.
Après une longue auto-analyse, qui dure depuis déjà des années, j'ai enfin compris mon mal-être et j'en ai trouvé la clef. Cette clef réside dans le fait que je n'ai pas une apparence conforme à mon genre de naissance. Je suis né fille mais ne me sent pas fille, malgré tous mes efforts, toute la volonté que j'ai pu déployer pour vivre en tant que tel, cela ne me correspond pas.
J'ai donc pris la décision de vivre en tant qu'homme, et d'entamer un parcours de réassignation identitaire, un terme barbare pour dire que je vais prendre des hormones, faire des opérations et entamer une procédure de changement d'état-civil.
J'imagine qu'à ce stade la nouvelle est un choc, mais en aucun cas ne doit être perçue comme une mauvaise nouvelle. Je revis depuis que je sais qui je suis, je commencer enfin à me sentir bien, en phase avec moi-même et cet élan de nouveau bonheur ne sera complet que lorsque j'aurai entamé les démarches évoquées plus haut.
Le plus important à retenir, c'est qu'intérieurement je ne vais pas changer, ou si, je vais enfin être heureux. tout ce que je suis, tout ce qui a forgé ma personnalité, ne va pas disparaître, au contraire. Ce cheminement va enfin me permettre de sortir le meilleur de moi-même.
J... a été le premier averti et il accepte très bien la situation. Mieux, il est devenu mon soutien le plus précieux. Pour mes amis, c'est la même chose. Bien que certains furent surpris, ils m'accompagnent sur cette route nouvelle.
C'est plus difficile pour la famille. Avant que je lui annonce, G... a anticipé et m'a dit que j'étais un garçon. il me soutient même si je sais qu'il préférerait que je n'entame pas ce parcours. L... arrive plus facilement à comprendre et à me soutenir. Papa, de son côté, a très bien accepté la situation. C'est pour maman que c'est plus difficile. En effet, comme tu le sais, elle est relativement seule et je suis l'une des rares personnes qu'elle voit souvent et à qui elle se confie. Je pense qu'elle a peur de me perdre et j'ai beaucoup de mal à lui en parler. A présent que tu es au courant, je sais que vous pourrez en parler et j'espère que ça l'aidera, tout comme ça t'aidera aussi.
Bien entendu, tu peux en discuter avec S... . Cela n'a rien d'un tabou, même si c'est ce qui semble s'insinuer dans la famille. Je sais qu'il faudra beaucoup de temps à tous pour comprendre et accepter. Je vous demande juste de comprendre que ce n'est pas une lubie. C'est un choix mûrement réfléchi et ce n'est pas une fantaisie. Plus le temps passe, plus ce besoin devient vital. Je vais en sorte d'être considéré comme un garçon et quand enfin on me perçoit comme tel, je ressens un soulagement si profond que je ne peux l'ignorer.
J'imagine que tu as plein de questions. tu peux me répondre par lettre, ou m'appeler, et je ferai en sorte d'y répondre au mieux. Si tu veux chercher des informations par toi-même sur internet, je te conseille le site suivant : http://www.ftm-transsexuel.info/ , et ce forum qui est à destination des trans et de leurs proches : http://ftm-parents-and-co.forumactif.info/
FtM signifie Female to Male, c'est le terme généralement employé par les communautés trans pour désigner les personnes qui, comme moi, sont nées de genre féminin et entame un parcours, dit transition, vers un genre masculin. Le fait est que "transsexualisme" est connoté négativement et je n'aime pas beaucoup ce terme.
Je ne vais pas t'embrouiller l'esprit avec les détails maintenant, je pense que tu as assez à faire avec mon annonce. Le plus important à retenir, c'est que si j'ai mis si longtemps à t'en parler c'est que c'est très difficile pour moi, au sens où faire cette annonce peut être très mal compris. Je ne suis pas fou, je suis suivi par un psy qui l'atteste d'ailleurs, je comprends cependant que ce soit dur à avaler.
Moi, je vis bien ma situation aujourd'hui, même si moi-même ai eu du mal à accepter la réalité. Ce qu'il faut retenir, c'est que malgré mes changements physiques je serai toujours la même personne, même si symbolique je risque de changer de prénom, pour marquer le passage. Ce qui est dur dans cette annonce, c'est la peur de ta réaction, la peur de te perdre car cela me paraîtrait insurmontable. J'espère que tu comprends ma situation, la difficulté de mon choix, et que tu te laisseras du temps pour tenter de comprendre et d'accepter.
Je t'aime, mon frère, quand tu te sentiras prêt, contacte-moi pour que nous en parlions.
C..., (ou Anaël)

dimanche 25 avril 2010

Quelle belle peau (de grenouille) neuve !

Et bien voici.
J'en avais assez de Blooger et ses interfaces tristounettes, et puis...j'avais envie de mettre en pratiques mes compétences acquises dans l'année.
Pour ceux que ça intéresse, ceci est un Wordpress, hébergé chez OVH avec la formule de base. Pour ceux à qui ça ne parle pas, non ce n'est pas gratuit mais c'est un choix :)
Ce blog prend un nouveau visage pour une nouvelle ligne éditoriale. Je m'en servirai pour parler de tout et de rien en plus de ma transition car, en me relisant, tout ceci m'est apparu sombre et bien triste.
Or, ça y est, je suis enfin pleinement décidé.
Oui, je vais entamer les démarches, prendre un THS, faire une belle mastec (chez Fisher ?)
Pourquoi "Un PG dans la mare" ? Jeu de mots foireux avec un pavé dans la mare. PG, c'est le Prince Grenouille.
Je suis cette grenouille qui attend le baiser de la T pour recouvrer mon apparence de Prince.
J'espère que cette nouvelle interface vous plaît. Elle sera amenée à être affinée pour être plus ergonomique à l'avenir ;)

lundi 5 avril 2010

Petit rafraichissement temporaire

Le blog fait peau neuve !
Une liquette provisoire pour le moment, je vais certainement pousser mémé un peu plus loin et prendre un autre CMS plus complet pour mon blog.
J'ai besoin d'air frais, étant en plein "balbutiage" mental.
Rendez-vous très prochainement dans ces pages ou de nouvelles :)

vendredi 26 mars 2010

Eclipse

Et bien, voilà un mois que je n'ai pas posté.
Dur mois de mars qui m'a laissé bien peu de temps libre.
Pour le moment, je me demande si je vais continuer ce blog sur cette plateforme ou si je ne vais pas changer... Peut-être une petite mise à jour graphique pour marquer le changement car mes doutes du début n'ont plus lieu d'être.
Encore un message succinct, pourtant, j'ai beaucoup à dire, mais justement trop pour avoir le temps de glisser cela aujourd'hui.

samedi 27 février 2010

Petit bilan

J'ai eu des problèmes avec Blogger et plus moyen de poster pendant quelques jours, je me rattrape donc.
Cela fait donc sept mois que j'ai eu mon déclic, six que je suis suivi par un psy.
Ma moitié (forcément), ma mère, mon frère et sa femme sont au courant, la plupart de mes amis également.
Il me reste à prévenir mon père, mon autre frère et sa femme, ma tante et ses enfants (de mon âge environ), et d'autres amis, bien qu'il ne reste plus grand monde qui ait vraiment besoin d'être au courant.
Dans le global, les réactions ont été bonnes. Je n'ai pas connu de rejet, même si j'ai rencontré beaucoup d'incompréhension ("mais pürkwä tu fais çaaaa?"
C'est plus simple pour les amis (que la famille) qui font des efforts pour me parler au masculin hormis l'une d'entre eux. Précisons pour sa défense que nous nous voyons à la fac et que je ne suis pas outé là-bas. Il vaut mieux qu'elle me parle au féminin, bien que dans ma classe certains laissent parfois passer du masculin à mon encontre.
Niveau passing, j'ai évolué. Apparemment inconsciemment, je dégage plus de masculin et j'arrive à relativement bien passer tant que je n'ouvre pas la bouche. J'ai une coupe de cheveux très courte, des lunettes "d'architecte gay" comme dirait mon gars, des vêtements masculins bien à moi à ma taille et qui donnent moins l'impression d'avoir dévalisé le placard de mon compagnon (ce qui reste tout de même le cas)
Mes aspirations se fixent également. J'ai vraiment hâte de commencer la testo, bien que je maintienne mon année de réflexion. Je rêve d'une mastectomie et, par conséquent, j'encadre de moins en moins mon corps, notamment dans l'intimité. Ce qui est paradoxal puisque mon chéri me considère tout à fait comme un garçon.
J'entrevois deux grands axes de difficultés à venir :
- social
- physique
Par social, j'entends ma relation aux autres, notamment ma mère qui semble presque s'en ficher de ma transidentité mais tolère beaucoup moins mon homosexualité.
J'appréhende encore énormément sur les trois amis qu'il me reste à prévenir, surtout pour l'une d'elles. Malgré les apparences, je n'ai pas le sentiment qu'elle évolue dans un milieu si tolérant que cela.
Par physique, je parle de mon corps défectueux. J'ai un adénome hypophysaire qui me provoque un gros dérèglement hormonal, une polyarthrite qui m'a bousillé les poignets, les hanches, les genoux et probablement les os de l'oreille interne puisque j'ai une surdité légère. Par dessus le marché, je nage en pleine suspicion de diabète I.
J'ai appris à vivre avec tout cela, et je vis bien, je n'ai pas à me plaindre. Néanmoins, j'espère que le THS n'empira pas cet état, mais au point où j'en suis, ça m'importe peu. Si je dois réintégrer mes béquilles et boiter à vie mais dans le bon corps et bien qu'il en soit ainsi.
Pour conclure cette tartine, je dirai que moralement ça va. Je suis éreinté, vidé et pleine situation de surmenage à cause de mon Master mais malgré cela je vais bien. Je sais que dans une même situation, l'an passé, j'aurai totalement craqué. Comme quoi ça aide d'avoir les bonnes chaussures pour marcher longtemps
Dans un prochain post, je reprendrai mon questionnaire que j'avais fait il y a quelques temps pour voir où j'en suis de ce côté là. Néanmoins, j'ai le sentiment de ne plus avoir besoin de me poser toutes ces questions

jeudi 21 janvier 2010

[&] De la légitimité

Voilà le retour du partenaire pas si particulier.
Commençons cash par l'explication du libellé. J'aimerais parler de légitimité. En effet, je me suis toujours senti concerné par ce qui touche l'humanité, en faisant moi-même partie, mais dans le cas présent il s'agit de quelque chose (la lutte pour l'égalité des droits, la reconnaissance, l'absence de discriminations pour les personnes trans') qui me concerne presque au premier chef.
Et j'insiste sur le « presque », car en effet lors des récentes discussions que j'ai pu avoir, mon avis sur les luttes, sur la visibilité, etc. m'ont souvent semblé après coup péremptoires, du fait justement que je m'exprimais sur un sujet dont je n'étais finalement pas le tout premier concerné, et sur lequel je suis loin d'être suffisamment informé.
C'est ce qui explique finalement ma gêne lors d'évènements reliés à la transidentité (que ce soit l'Existrans' ou le colloque d'hier (« Transgresser le genre » [1])), où si tous sont bien sûr conviés, me reste toujours cette peur que me soit reproché de parler de choses que je ne connais pas moi-même. D'un autre côté, je sais également que les gens que je côtoie bien loin de me le reprocher, approuveront au contraire tout engagement dans ce sens, et qu'il est sûrement vain d'évoquer ce genre de réflexions sur ce blog.
Cela dit, je trouve cela intéressant le parallèle qui peut être fait entre une transition et un nouvel engagement militant et les questions qui en découlent par rapport à l'acceptation de ses pairs, le jugement des puristes ou des experts autoproclamés, et la prise de distance vis-à-vis de cela pour se construire sa propre identité (de genre ou politique).
Bon, d'accord, si j'en reste là on va dire que j'ai fait ce billet uniquement pour pallier à mon apparente désertion du blog ces derniers temps. Promis, bientôt je parlerai de mes interrogations personnelles sur mon genre (que de possessivité), du constat semblable à celui de K. (il est un homme, et c'est aussi pour moi une surprise que de « découvrir » à chaque fois les attributs physiques féminins), des gens du Centre qui sont trop bien, et tout ça.
[1] Transgresser le genre : enjeux et (re)configurations. Journée d'étude organisée par l'association (loi 1901) EFiGiES. Je n'étais présent que pour les conférences du matin donc je ne suis franchement pas le mieux placé pour en faire un compte-rendu.

Et si... (bis)

Et si je n'étais pas trans.
Ce sentiment, plus le temps passe, plus il devient présent, presque comme une évidence.
C'est très curieux comme impression, et sans doute cela survient-il car j'avance dans ma réflexion.
Je surprends mon reflet dans le miroir, ne me reconnais pas.
Je suis étonné quand je me déshabille et que je découvre une paire de seins.
Au final que mon passing soit misérable ou pas, le constat est le même :
Je ne me sens pas homme, je suis un homme.
Dès le début, j'ai ressenti mon coming-out comme gay et non comme trans. J'avouais à tous que j'étais homo avec le même sentiment d'absurdité que celui d'avouer un pseudo crime (personne ne sort du placard en s'exclamant qu'il est hétéro !)
Finalement, ce qui m'est le plus dur, c'est d'accepter ma part de féminité, assez forte, et d'assumer qui je suis.
La transition physique en tant que telle me paraît de plus en plus être une formalité pour être enfin content de mon corps et ne plus voir de surprises en le regardant.
Je ne pense pas être en mesure de revendiquer mon identité trans, de la placarder au nom de nos droits légitimes. J'ai juste l'impression d'être un gars comme un autre, qui a plus de travail pour accepter sa taille que d'accepter le reste de son apparence.

samedi 16 janvier 2010

Complexe d'infériorité

Super titre hein ?
Rassurez-vous, le moral va plutôt bien malgré un bourrage de crâne intensif pour la fac.
Je titre ceci à cause du malaise assez puissant que j'ai ressenti hier dans un bête H&M que j'ai exploré en quête d'une bonne affaire.
J'étais pourtant accompagné de ma moitié mais je n'ai pas pu explorer les rayons du fond de la section homme. Les lillois sauront que dans notre cher H&M de la rue de Béthune, ils ont eu la riche idée de faire des présentoirs très hauts (environ trois mètres)
Il y faisait très chaud et fureter au milieu de ces hommes minces, en chemise ou t-shirt, tous plus grands que moi m'a mis puissamment mal à l'aise.
Je sais que je ne résoudrai pas dans l'immédiat cette manie de me comparer mis pour le moment ça me blesse.
La bonne nouvelle est que mon découvert n'a pas eu à subir une crise d'achat compulsif.

mardi 5 janvier 2010

De la sensiblerie à la sensibilité

Commençant à envisager la testo de façon concrète, je m'interroge également sur les répercussions, pas tant physiques que mentales.
J'ai vu dans un roman que j'ai honte de lire une phrase m'ayant marqué. Je ne la cite pas au mot près mais cela disait : "je quitte l'humanité pour l'inconnu". Mis à part l'immense vacuité de cet ouvrage, je trouve qu'il pose une réflexion intéressante pour notre cas. Sans vouloir céder à la Twillight-mania, il est amusant de lire le parcours intérieur de cette jeune fille quittant un état pour un autre et je ne peux m'empêcher de faire des parallèles avec ma situation.
Dans mon cas, ce serait quitter un état de "femme" pour l'inconnu, car finalement, je ne peux que spéculer sur ce que sera mon avenir. Bien sur, je suis dans la conviction intime d'appartenir au genre masculin, mais cette vision n'est-elle pas faussée/idéalisée/romancée ?
Au final peu importe puisqu'à l'heure actuelle, maintenant que les choses se clarifient dans mon esprit, je vis de plus en plus mal mon genre apparent. Chaque "elle", chaque accord féminin me heurte de plein fouet et me blesse, tirant toujours mon moral vers le bas. Ma solution actuelle est de me perdre en jouant à tel ou tel jeu pour me vider la tête, serrer les dents quand je dois affronter le réel et tâcher de garder la tête haute, de faire bonne figure pour les trois mois me restant à tirer dans cette maudite fac où je ne suis pas outé.
Dans mon petit monde fabulé de la masculinité, j'ose espérer que la testostérone me fera glisser d'un état de fragilité intérieure vers davantage de force, de la sensiblerie à la sensibilité.
Je suis las de lutter chaque jour contre des deuils trop lourds dont je n'arrive pas à me guérir. J'aimerai pouvoir respirer et relativiser, même s'il me semble utopique que la testo pourra être le remède.
Mon seul recours est de me dire qu'en étant enfin moi, j'aurai les épaules assez solides pour prendre en main ma vie et me réconcilier avec mon vécu.
Je sais pertinemment que la transition n'est pas la solution-miracle, mais je ne peux m'empêcher de garder espoir. Que chaque battement de mon cœur trop lent se fasse dans la sérénité, non plus dans ce marasme prégnant qui m'empêche de vivre pleinement.
Je ne serai jamais un homme fort, cela me semble utopique, mais j'aimerai juste être en mesure de gérer l'émotionnel, que celui-ci s'applique enfin à bon escient.