vendredi 11 juin 2010

Fin d'une aventure psy pas chédélique

Mon dernier rendez-vous psy s'est conclu sur un vif sentiment d'amertume.
J'ai réclamé mon attestation et ai dû essuyé un refus.
Les raisons sont doubles : je ne serai soi-disant pas prêt et la lecture d'études vieilles de vingt ans ont fait flippé mon psy.
Les-dites études diraient que les trans deviennent cinglés au bout de quelques années de traitement... On se demande bien d'où ça sort ce truc, il faudrait que je lui présente des gens bien dans leurs pompes !
Concernant le fait que je ne suis pas prêt... Cela ressemble à de la transphobie sourde : C'est amusant une fille qui se dit garçon, ça prête à sourire, non ? Sauf que je suis un garçon, ce n'est pas ma faute et je ne l'ai pas choisi. il m'a suggéré de vivre comme certains ados, de façon androgyne.
J'ai déjà joué l'androgyne quand je vivais en femme. C'était costard, talons aiguilles et maquillage. Ce qui se passe dans mon esprit, ce qui a enfin été mis en lumière est totalement différent, mais ça, il n'a pas semblé le percevoir. Pire, cela lui semble aberrant que j'aime les hommes.
J'ai décidé que j'avais assez donné avec ce psy et je change. J'ai un rendez-vous le 2 juillet avec le docteur M de Valenciennes. Je l'ai appelé hier et ai eu à faire à quelqu'un de très sympathique. J'espère à présent que tout se passera bien.
Face à l'imminence du traitement, j'ai peur. Peur de l'inconnu de ce que je vais vivre, de ne pas savoir comment je vais change, si j'en serai satisfait ou pire, si c'est bien cela que je recherche.
Pourtant... dès que je sors dans la rue, je veux qu'on me rende des regards masculins. Je jubile comme un gosse quand une petite dame me dit "pardon jeune homme". Je pense que ce qui me bloque et me fait flipper, c'est surtout que je veux me vivre androgyne, oui, mais androgyne homme mais que mon passing actuel ne me permet plus de le faire depuis des mois.
J'ai hâte d'être en position de force, de pouvoir dire "non, c'est monsieur" avec une voix grave quand quelqu'un se trompera de genre. J'ai hâte de prendre de la masse et de gratter ma barbe naissante. Je crois que partant de là, on peut estimer que je suis prêt.

mercredi 2 juin 2010

Entrevue avec ma mère

Il y a quelques jours, j'ai lancé négligemment à ma mère de regarder le reportage sur les trans qui va passer demain sur nrj12.
Finalement, ne connaissant pas son contenu, je préfère qu'elle ne le fasse pas, du moins, pas sans moi et je ne pourrais pas être là.
Néanmoins, ayant une réelle opportunité pour avoir mon attestation, les choses vont s'accélérer et il faut à tout prix que je me pose avec elle pour lui en parler, qu'elle se prépare à ce qui va suivre.
Je tente de planifier ça rapidement, peut-être demain en journée si j'arrive à me déplacer, sinon, ce sera lundi.
J'aimerais tant qu'elle soit là pour moi le jour où j'aurais mon injection, ne serait-ce qu'au téléphone. J'aimerais tant qu'elle se réjouisse pour moi, comme le feront mes amis.
Aujourd'hui, je me suis habillé en fille pour tester et j'ai mesurer à quel point c'était le poids des autres, de la société, qui m'empêchait depuis toujours de franchir le pas.
Je suis prêt. Reste à ce que mon entourage le soit aussi, ou du moins, ne se fasse pas trop bousculer par tout ceci.