vendredi 9 novembre 2012

Happy T-Day to You !

Il y a deux ans jours pour jour, je démarrais la testo. Ces deux ans ont filé à une vitesse folle et, paradoxalement, j'ai pourtant l'impression d'être hormoné depuis toujours.
Je m'aperçois de ce ressenti par mes rêves (non, non, pas de quart d'heure mystique en vue), simplement, je rêve souvent que je croise des gens de mon passé, par hasard dans la rue, et je leur demande comment ils vont. Eux hallucinent des changements, et je me rends subitement compte que oui, j'ai changé depuis deux ans. Si je me permettais de montrer ma tronche sur ce blog, on verrait que la masculinisation est effective, bien que mon passing puisse encore être aléatoire.
Comme dit la chanson "Non, rien de rien... non, je ne regrette rien !" . Cependant, de plus en plus je me dis qu'il faut faire bouger les choses en France pour les Ft* . Car l'injection est une vraie contrainte, et il existe des solutions alternatives comme l'implant ! Bon sang, je me damnerai pour un implant, car les injections mes soûlent vraiment. Je pense que dès que j'aurai plus de temps, je me pencherai sérieusement sur la question.

mardi 16 octobre 2012

Faut pas déconner !

C'est vrai quoi, merde ! Des amies (oui, vous deux là !) m'ont dit que mon blog était assez déprimant. Le fait est que je poste surtout quand ça va mal. Alors bon, je viens poster un peu de positif, pour changer.
J'ai rencontré un chirurgien pour mon hystérectomie. Le grand boss, celui qui donne son aval ou pas au CHU de ma ville. Bilan ? Banco ! J'ai rendez-vous avec le chirurgien qui va m'opérer... le jour de l'anniversaire d'une amie, ce qui est un excellent signe ! Normalement, je devrais être opéré avant la fin de l'année, ce qui serait tip top, me dire qu'enfin tout ce micmac opératoire sera fini pour 2013.
Je sors d'un mois de septembre et début octobre particulièrement laborieux. J'ai perdu un être cher, et cela a remis en question tout mon mode de vie. Des décisions ont été prises sur tous les plans, notamment professionnel, et j'ai hâte de voir ce que cela va donner. Tout ne peut qu'aller vers du mieux à présent, et j'ai retrouvé le moral, ce qui est une bonne chose (je ferai un post sur le lien entre moral et passing d'ailleurs.)
Je vais tâcher de m'épanouir professionnellement, je déménage là où j'ai envie d'être depuis un moment, je vais être tonton d'une petite fille... Oui, tout se profile au mieux. Résolument.

mercredi 29 août 2012

Le dilemme de l'enterrement.

Comme vous le savez maintenant, je suis accoutumé aux bonnes nouvelles (ô Ironie !). Je ne rentrerai pas dans les détails, mais une amie de la famille vient de décéder des suites d'un cancer. Une amie de ma mère, sa voisine.
Je connaissais aussi cette personne, douce et agréable, très bonne cuisinière. Une femme courageuse qui avait déjà perdu son mari, il y a quelques années, et sans doute trop gentille, au point de se faire exploiter.
Je n'aime pas les églises. Trop de mauvais souvenirs y règnent et j'éprouve toujours de l'angoisse lors de cérémonies, qu'elles soient positives ou non. En ce moment même se déroule son enterrement, et moi je suis derrière mon PC. J'aurais voulu manifester mon soutien à la famille, à ma mère, et aussi lui rendre un dernier hommage, mais un point m'a stoppé dans mon élan.
La famille. Je la connais, et depuis un moment maintenant. Sauf qu'aucun d'entre eux, à part la défunte, n'est au courant de ma transition. J'ai longuement réfléchi, mais me pointer à l'enterrement en tant que mec alors que tous m'ont connu en femme, être l'espèce d'attraction, de curiosité... non. Je ne voulais pas leur imposer cela. Cela me semble un manque de respect.
Ma mère n'a pas compris ma démarche, elle me dit que je n'ai pas tant changé, que ça passera incognito. Bam ! Coup de couteau. J'ai changé, des connaissances ne me reconnaissent plus dans la rue. J'essaie de voir le positif dans cette remarque, cela signifie pour elle que je suis toujours son enfant, sans aucun doute possible, je suis la même personne à l'intérieur. Malgré tout, elle me flanque ce doute affreux sur mon apparence. Fragilisé par ce deuil, ma confiance en moi s'est pris une énorme claque. J'ai de nouveau peur de sortir, je ne veux voir personne... et je ne suis certainement pas capable d'aller à ce foutu enterrement.
Parfois, j'aimerais tellement être né dans le bon corps, ne pas avoir une vie à reconstruire, ne pas avoir à recoudre entre eux des fragments de passé avec une aiguille rouillée et un fil de soie. J'ai beau me dire que mon vécu antérieur est une chance, une force, que grâce à lui j'ai rencontré des personnes extraordinaires, et que je connais une complicité féminine qui n'aurait peut-être pas exister sans lui... Bref, j'ai beau me dire que ce passé est une force, je pense aussi qu'il s'agit d'un fardeau bien trop lourd pour vivre l'esprit serein. Peut-être changerai-je d'avis d'ici quelques temps en passant outre cette nouvelle épreuve ?
Je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est qu'actuellement, je recommence à vivoter plutôt que vivre. Mes projets d'avenir m'apparaissent plus qu'incertains devant les obstacles à franchir. J'ai comme l'impression que je ne m'en sortirai jamais. Car ce ne sont pas mes papiers qui me bloquent au quotidien, ce n'est pas non plus ce maudit utérus, puis qu'il est invisible de l'extérieur. Madame, madame, madame... au quotidien, ça m'épuise.
Je me dis parfois que je devrais partir, refaire ma vie ailleurs, tabula rasa en somme, mais trop de choses me lient encore ici... ou alors je veux croire que trop de choses m'attachent à cette région. Si je mets tout dans la balance, je sais que je ne veux pas m'éloigner de mon neveu, car il est l'enfant que je n'aurai jamais. Et je ne veux pas m'éloigner de mes chevaux. Je pense que si j'avais du blé, pourtant, j'irai vivre à Paris, ne serait-ce qu'un temps. Enfin... je m'égare... Le point que je tenais à aborder est vraiment celui-là : comment peut-on gérer toutes ces personnes satellites, ces gens qu'on ne côtoie pas assez pour leur faire un coming-out, mais qui gravitent autour d'autres plus importants ? Dans la vie quotidienne, cela ne pose pas de problèmes. Dans la mort, c'est encore autre chose. Serai-je à vie le connard qui ne va pas aux enterrements ? Comment ferai-je le jour où je perdrai mes parents ? Bon sang, je ressasse trop, beaucoup trop...

mardi 14 août 2012

Vous avez l'heure, s'il vous plaît ?

Et oui, encore un post sur le passing. Il faut dire que celui-ci est mis à rude épreuve ces derniers temps. Pourtant, l'été est le temps des t-shirts et des gambettes poilues dévoilées, mais bon...
Les gens ont un truc marrant pour savoir si je suis un homme ou une femme. Toujours la même rengaine : je marche dans la rue, un groupe me bloque, l'un d'eux se détache et me demande l'heure (parfois avec un portable à la main, la bonne blague).
C'est toujours plus poli que "Wesh ! T'es un bonhomme, ou bien ?", mais bon, ça me soûle.

jeudi 9 août 2012

D'ailleurs, ces pantalons... (avec une histoire absurde)

On dirait que je peux faire une redite de l'article précédent, toujours avec le même futal (pour rappel, un slim de femme dont je suis tombé amoureux et qui me le rend bien.)
Depuis la dernière fois, je n'ai, finalement, pas tant changé mes habitudes vestimentaires que ça. Et pour une raison obscure, je suis, ces derniers temps, passé au statut passing zéro, ou disons 25%. Cela va de me faire siffler dans la rue à des madames à la caisse/au comptoir. Aujourd'hui, je reprends systématiquement les gens, répondant d'un simple "monsieur" à un "mademoiselle". Néanmoins, une fois ça passe, dix fois, ça commence à entamer le moral même si j'essaie de m'en foutre.
Bref, pour en revenir à mon super slim... Aujourd'hui, j'ai reçu une paire de bottes top canon, un peu genre docs martens 20 trous ou paraboots, mais en plus fin, un peu comme des bottes cavalières. De belles bottes, avec de longs lacets rouges et noirs, et... pas du tout masculines. Fuck, je les porte avec mon super slim et je me mets en chemin pour aller chez des potes.
J'arrive dans le hall de mon immeuble. Je venais de me checker dans le miroir de l'ascenseur et ça m'avait fait marrer de constater qu'entre mon sac de course rose, mes cheveux longs, mes bottes, mon slim, ma veste aux poches pleines qui me donnaient des hanches de madonne, je faisais vraiment fille pour le coup, d'une certaine façon. Mon hall est toujours désert, je me tape le délire de porter mon sac façon sac à main et de me dandiner (oui, je ne suis pas tout seul dans ma tête). Et bien sûr, c'est là que ma concierge me tombe dessus. Normalement, à cette heure là, elle a fini sa journée.
Je la vois sortir en pyjama rose Betty Boop, le pantalon remonté sous les seins (elle a le physique de la méchante dans Kuzco). Elle me lance "ça me fait plaisir de vous voir, j'ai besoin d'un homme fort !" Vu mon gabarit, j'ai envie d'éclater de rire, mais bon, je me retiens. Quelque part, ça me fait plaisir vu qu'elle connait mon nom de naissance et mon genre officiel (elle gère le courrier)
Elle me raconte une sombre histoire d'individus qui seraient en train de démonter les machines à laver cises dans la laverie perdue après de tortueux couloirs sombres dans un genre de sous-sol. Là, les couloirs sont vides de lumière et de bruit.  Ni une, ni deux, je me mets en chemin pour aller voir, ma concierge me rattrape en hurlant : "Noooon ! N'y allez pas ! S'ils ont des armes, il vont vous tuer !" Je stoppe donc. Je lui demande ce qu'elle veut que je fasse (et me demande si elle ne regarde pas trop de séries US).  Elle veut que j'aille choper des mecs dans la rue pour qu'ils m'aident (WTF ?) Je fais semblant d'aller chercher deux types qui passent (tout en attendant qu'ils soient loin, imaginez le topo ? "Bonjour ! Ma concierge m'a demandé votre aide pour bouter des malandrins imaginaires hors de la laverie.") Je laisse les types s'éloigner sans rien leur dire, reviens bredouille vers ma gardienne qui se demande si elle doit appeler la police.
Au final, un type rentre dans le hall, revenant de ses courses (le genre immense baraque). Ma concierge lui raconte son histoire. Lui va dans le couloir bravement, baguettes sous le bras et moi sur les talons. La gardienne nous crie qu'on va mourir s'ils ont des armes. Nous, on rit comme deux couillons jusqu'à l'angle d'un couloir où on entend un bruit métallique. Là, la baraque stoppe et me regarde, moins rassuré. Moi, rien à battre vu que ça ressemblait à une porte qui claque, je vais dans la laverie, allume la lumière et là !...
... Rien. La pièce est déserte. Je crie à ma concierge restée dans le hall qu'il n'y a rien. Elle me demande de regarder si les machines à laver vont bien. (Elles sont plus fringantes qu'un poney gambadant dans les champs par une belle matinée ensoleillée) Elle me dit de fermer la fenêtre ; celle-ci fait à peine 30 centimètres sur 30. Le type aux baguettes et moi, on se regarde, on se marre, et on revient dans le hall.
Là, on parvient enfin à se dépêtrer de la concierge. Faut voir que ce bousin m'a pris vingt bonnes minutes ! Et tout ça pour dire qu'avec mon look franchement pas masculin, j'ai été élu "Homme Fort du Jour, Sauveur des Machines à Laver" (ou alors Bonne Poire à la Disposition des Élucubrations de Madame la Gardienne)
Une fois libre, donc, je me rends chez des amis. Une soirée y été organisée, et donc, paf ! rencontre avec du monde que je ne connaissais pas. Là, deuxième surprise du jour : Tous les gars me serrent spontanément la main sans se poser de questions. Comme si ces quinze derniers jours de non passing étaient balayés.
Ce qui est dingue, au final, c'est qu'une fois de plus, j'ai un passing nickel quand je me fringue de façon connoté féminine. Le seul hic, c'est que passant bien avec ce genre de fringues que j'affectionne, j'appréhende franchement de me faire tarter la tronche dans la rue.

vendredi 13 juillet 2012

J'aime les pantalons qui me coincent les couilles

En voici un titre poétique, n'est-ce pas ? Et ceci pour un article un peu léger. Parlons de vêtements, voulez-vous bien ? Moi qui suis une pouffe vestimentaire, il faut bien que je revienne sur le sujet.
Il y a longtemps que je rêvais de m'acheter un jean slim, parce que c'est un peu LE vêtement Batcave par excellence. Eh bien, enfin, je me suis lâché grâce aux soldes. J'ai eu bien du mal à concilier bourse (sousous) et envies, et, finalement, l'article qui m'a tapé dans l’œil a été un pantalon de femme. Noir, avec ses petites fermetures éclair aux chevilles. Pas le vêtement le plus viril de la terre. Soit. Pour une dizaine d'euros, je pouvais bien me fendre de cet achat. Et le constat à la réception a été des plus amusants.
1. Comment est-ce que je rentre là-dedans ?
J'ai eu l'impression de déballer un fut de fillette, et j'ai failli le renvoyer sans essai. Pour je me suis résigné, j'ai inspiré bien fort pour rentrer mon ventre, et paf ! Me voilà dans mon nouveau futal. Et c'est là que tombe le constat troublant.
2. Un jean de femme n'est pas un jean homme.
Ils ne sont pas taillés pareils. J'ai eu l'impression d'avoir les hanches larges comme un frigo. J'ai franchement hésité à le porter, puis je me suis dis "Fuck ! J'ai des hanches et tant pis." Par contre, il y a un moment que je ne me packe plus, mais là, ce n'est pas envisageable. Donc je mets mon packy, et là...
3. Aïe ! Un pantalon homme n'est résolument PAS un pantalon femme.
Je fais deux pas et bim ! Voilà que je me coince. D'uin coup, une vérité du monde m'est apparue auréolée de la Glorieuse Lueur Divine. Si les mecs bios portent leurs slims bas, c'est que sans ça, on se coince le paquet/packy. Bilan, je le descends un peu, mes hanches en profitent pour un peu s'effacer, et me voilà fin prêt (pour une soirée où on n'a pas arrêté de me dire que j'étais beau, merveilleux, non ?)
4. Conclusion
Il me semble que j'ose enfin m'habiller comme je l'entends, et que ça me fait un bien fou au moral. J'arrête de me focaliser sur mes hanches, en me disant qu'au pire, ce n'est qu'un détail parmi tant d'autres. Après tout, personne n'est parfait.
Finalement, mieux vaut porter des fringues dans lesquelles on se sent bien que de chercher le passing à tout prix. Après tout, à cette soirée (goth), j'étais maquillé, et habillé exclusivement de fringues de filles hormis mon calbut et personne n'a douté de mon état d'homme.
(C'était l'article inutile du jour, mais j'avais envie de partager ce petit moment. Un peu de légèreté, que diable!)
 

lundi 2 juillet 2012

Retour sur ma nostalgie

J'ai envie de revenir sur un article écrit le 12 avril de cette année : Un changement de vie radical ? Nostalgie…
J'y évoquais ma nostalgie de mon ancienne vie sociale très active... eh bien, il y a eu du mouvement depuis !
Je me suis mis un coup de pied aux fesses pour aller de l'avant. Niveau CO, je n'en ai fait qu'un, mais qui comptais pour moi. Sur ce plan, j'ai donc un peu de retard.
Par contre, d'un point de vue social, j'ai rencontré pas mal de personnes. J'hésite beaucoup moins à aller vers les autres, et je suis très heureux de nouer des liens. De plus, ce sont des personnes qui ne sont pas au courant de ma transidentité, et qui n'auront pas à l'être, et l'air de rien, c'est vachement reposant de sortir un peu le nez de la transition.
J'aimerais prendre du temps à présent pour revenir vers les gens qui ont compté pour moi, même si c'est simplement pour leur dire que j'ai changé, et ne plus les revoir. (Des gens que je n'ai pas vu depuis fort longtemps, les chemins se croisent et se séparent).
Au hasard, j'ai croisé un vieil ami. Lui aussi s'est montré nostalgique d'une certaine époque. Je compte pas son biais, revoir un ancien ami, mais aussi un ex. Là, ce sera peut-être étrange, je ne sais pas trop quoi en penser mais le garçon en question est intelligent et ouvert d'esprit donc tout devrait bien se passer.

jeudi 21 juin 2012

Aujourd'hui...

Aujourd'hui est un jour spécial pour moi. Un jour difficile. Fête de la musique et été riment avec suicide pour moi. La mort de mon premier amour. Chaque année, la douleur est ravivée pendant ces vingt-quatre heures. Moi qui ne suis pas féru des dates, celle-là, je ne peux pas la manquer.
Fête de la musique, hein ? Fête de la Muse pour moi. Mes écrits sont hantés par son départ anticipé. Comme si je luttais chaque jour pour expurger ma peine, coucher par écrit ce que je ne peux pas verbaliser.
L'année dernière, je prenais soin de mon nouveau torse. Une étape.
Aujourd'hui encore, j'ai vécu une nouvelle étape : ma mère qui me présente comme son fils à un inconnu et qui parle de moi exclusivement au masculin sans aucune fausse note (harmonie, musique, restons thématique).
Un coup de blues au moment où je rédige ces lignes, mais heureusement, je ne suis pas seul.
Aujourd'hui, je sors, je vais m'amuser. Et surtout, je vais le faire pour moi, et plus pour lui. Il est temps qu'une page se tourne, que j'accepte de ne plus culpabiliser d'être heureux alors que lui ne l'était pas au point d'avoir fait le choix de mourir.
Je ne sais pas comment je me sens. Le temps est à l'orage. Chaleur et humidité. Un peu comme mon état d'esprit sans doute.
Aujourd'hui, je me promets de ne pas boire pour oublier, et ce sera déjà un grand pas en avant.

mercredi 25 avril 2012

Un changement de vie radical ? Nostalgie...

Il est deux heures du mat' quand je commence cet article. Comme depuis plusieurs semaines déjà, je n'arrive pas à dormir, ou plutôt, pas à me coucher. Je me connais assez pour savoir que je suis dans une petite phase dépressive, et le meilleur remède reste l'introspection.
Le climat politique me mine, certes, mais aussi les problèmes d'argent. Mais aujourd'hui, je crois que j'ai ciblé le vrai problème : la nostalgie. Je m'en suis rendu compte lorsque l'on m'a proposé d'aller à une fête, et que je n'ose pas y aller par crainte de croiser des gens que je connais.
Le fait est que j'ai eu une vie sociale très active avant ma transition, et je connais franchement beaucoup de monde. J'en ai mis pas mal au courant, mais il en reste, et ces gens-là me manquent. Je recule depuis trop longtemps à faire mes CO et j'en étais venu à me dire que c'était trop tard pour le faire. Et puis, comme par hasard, j'ai lu cette simple phrase "Il n'est jamais trop tard pour réparer ses erreurs." C'est un lieu commun, sans doute, mais j'ai décidé que cela devait s'appliquer à moi. Je vais prendre mon courage à deux mains et achever ce qui aurait dû 'être depuis longtemps.
Pour ne plus avoir peur de croiser quelqu'un d'avant dans la rue.
Pour renouer des liens avec ceux qui me manquent.
Pour enfin m'épanouir sans boulet au pied.
Ce message a valeur de coup de pied au cul. J'espère que fin mai, j'aurais fait le tour. Il me reste à retrouver la liste de ces gens et à y aller, petit à petit, prévenir tout le monde, absolument tout le monde, et voir ce qui en découle.

dimanche 22 avril 2012

Vote et transition

Je vais faire ce que je ne devrais jamais faire : poster à chaud.
Depuis ce matin, je n'étais pas particulièrement bien dans mes bottes. Le souci ? Aller voter en ayant une apparence masculine, mais avec des papiers féminins. Je savais que quelque soit la réaction en face, je le vivrai mal et ça n'a pas raté.
Il y avait deux possibilités :
  1. On me dévisage, et on m'accuse d'avoir volé des papiers de femme : je galère pour voter.
  2. On ne voit pas de clivage entre ma tronche et mes papiers : je peux voter tranquillement.
Bien entendu, c'est la deuxième solution qui a primé, comme toujours. Je pensais passer outre, mais en cette période où je ne suis pas stable, psychologiquement, suite à l'accumulation massive de problèmes, j'ai particulièrement du mal à gérer mon apparence. Me dire que je n'ai aucun problème à voter avec mes papiers féminins me fout en l'air, oui, parce que je ne "passe" vraiment pas, et je n'en peux plus.
Je le vois pas plein de petits points : En ce moment, je ne supporte strictement pas de me voir dans un miroir, ou en photo. Je suis hyper angoissé et mal à l'aise en extérieur. Je complexe de nouveau énormément sur ma taille.
Tout à l'heure, quand je me suis préparé pour aller voter, ça a été la bonne crise d'angoisse avec pleurs et nausées. Heureusement, j'y allais avec deux amies, ce qui m'a franchement aidé à franchir le cap. Lorsque j'ai glissé mon joli bulletin dans l'urne, j'ai pu entendre son nom complet bramé à haute voix (donc avec mon deuxième prénom bien féminin), ça m'a fait mal, mais j'ai pris sur moi.
Soulagé de cette étape, je pensais être en mesure d'être plus serein. Et puis, les premiers résultats des élections sont tombés. 20 % pour le FN ? Ok. Alors des gens comme moi, des gens qui n'ont pas les bons papiers, des gens qui n'ont pas le physique bien genré qu'il FAUT avoir pour être un bon petit français... qu'est-ce qu'on doit faire face à cette masse d'imbécilité crasse ?  Franchement, ça me fait peur, vraiment peur. Je me dis que le monde qui m'entoure est pourri jusqu'à la moelle, et que cette épreuve du bureau de vote n'était qu'une bagatelle. Quoique je fasse, je serai toujours autre, même avec des papiers. Cet autre avec sa tronche qui dérange, cet autre que le connard lambda s'estime en droit de moquer, d'insulter, voire de tabasser.
Il y a vraiment des jours où je me demande à quoi ça sert que je me force à me sociabiliser quand je vois ça. (Rien qu'hier, j'ai eu plusieurs preuves de la connerie des gens, mais je ne vais pas m'étendre là-dessus). Je crois que je vais aller m'isoler dans un trou perdu et me couper de ce monde qui m’écœure de plus en plus.
J'en ai plein le dos d'avoir peur chaque fois que je sors. J'en ai marre de me sentir en danger à cause de mon apparence, de ne pas me sentir libre de mes faits et gestes, et de penser qu'au fond, je ne suis pas le plus à plaindre.
Bref, je vais me rouler dans ma couette et hiberner de nouveau.

jeudi 29 mars 2012

Un bilan sanguin mitigé

Lundi, j'ai revu mon endoc pour notre entretien semestriel. Et comme je m'y attendais, elle a bondi devant mes résultats d'analyse sanguine.
Je passe les termes techniques, mais mon sang est épais comme de la pâte à pain. J'ai une polyglobulie, c'est-à-dire trop de globules rouges, due à un taux de testo beaucoup trop élevé. C'est... une maladie qu'on les cyclistes dopés à l'EPO !
Cela induit maux de tête, vertiges, douleurs dans les jambes et les bras... A u moins, je sais enfin pourquoi je me sentais dans cet état dernièrement, je pensais à une forme d'état grippal latent dont je n'arrivais pas à me défaire. Bilan, je risque la phlébite.
Comme contremesure, nous avons décidé de baisser mon injection (0.6ml toutes les deux semaines au lieu de 0.8), et, si possible de pratiquer une saignée. (ou faire un don du sang, mais en tant que pd, je ne peux pas le faire et on me renverrait chez moi à cause de ma tension trop basse)
Le temps que ça se régularise, il me faut boire beaucoup d'eau pour éviter la déshydratation, et aussi... éviter le sport pour ne pas suer (et donc me déshydrater).

dimanche 11 mars 2012

To dire or not to dire ?

Enfin un peu de nouvelles !
Il faut dire que j'ai été assez pris ces derniers temps, entre mon déménagement et autres peines, il était difficile de venir m'étaler ici.
Je suis également dans une période où je rencontre pas mal de gens, ou j'approfondis mes relations avec d'autres. Cela amène sur le devant de la scène la question de la transidentité. Auparavant, je pensais que je serai obligé, avec le temps, d'"avouer" ma transidentité aux gens à mesure de l'avancement de nos relations. Aujourd'hui, je me suis ravisé. Finalement, être trans m'appartient et je ne vois aucune raison de la dire, je ne vois pas pourquoi cela nuirait à la valeur d'une amitié naissante, par exemple. Dans la mesure où je ne couche pas avec l'autre, je n'ai pas à lui dire que mon caryotype ne colle pas à mon apparence, étant donné qu'il ne devrait pas fourrer son nez dans mon caleçon.
Je ne dis pas que j'énonce une vérité absolue, que toutes les personnes trans devraient penser comme moi. Il s'agit juste de mon ressenti actuel. (Je précise, on ne sait jamais)
Mon passing s'est nettement amélioré ces derniers temps, et les "madames" se font enfin rares. Pourtant, je ne pense pas avoir tant changé que cela, mais je pense qu'assumer mon état d'homme, dégager une assurance nouvelle aide à ce passing. Et puis ma voix ne peut porter à confusion. Elle a encore un peu baissé, ou alors je la pose mieux, je ne sais pas. En tout cas, elle lève facilement toute ambiguïté.
Je ne m'étalerai pas davantage ce soir. Il s'agissait avant tout d'un message (un peu décousu ?) pour vous signaler que je suis en vie.
 

mercredi 8 février 2012

Mon ami, mon confident.

Aujourd'hui (cette nuit), je me fends d''un article en demi-teinte. Quand on crève de fatigue, mais qu'on a peur de la nuit, ce n'est pas le meilleur moment pour écrire.
Cela fait presque trois semaines que mon cheval est mort. La vieillesse l'a emporté, à l'aube de son trente-deuxième printemps. Il a fallu prendre la décision d'abréger ses jours, dire ce simple "oui, faites-le". J'ai perdu la notion du temps depuis cette sentence. Le jour même, je me suis effondré. Marionnette sans fils. Puis, j'ai fait ce que je fais toujours depuis que ma vie s'émaille de deuils : j'ai nié.
Il me fallait garder la tête haute, trop de problèmes à régler. Des conneries, de l'administratif, des choses non-vitales à une heure où je commençai cruellement à manquer d'oxygène. Je me suis battu, je me suis noyé dans le travail pour ne plus penser. Cela m'évitait l'alcool, quoique..., et c'est toujours ça de pris.
Et enfin, le retour de flammes. Oser penser à lui, oser prononcer son nom, son seul nom, associé au mot "mort". C'est intolérable. Il était mon ami précieux, mon confident. Il a accepté mes changements sans se poser de questions. Il savait que j'étais moi, peu importe mon genre, et il venait toujours lover sa tête dans mes bras quand il sentait que j'allais mal.
La dernière fois que je l'ai vu, il est venu vers moi, s'est serré contre moi. J'ai étreint cette lourde tête aux longues oreilles noires. Il n'était pas beau, selon les critères requis, mais il était le plus beau pour moi. Enfouir mon visage sous ses crins, presser ses oreilles entre mes mains, caresser la peau de son bout du nez, un peu tendre et rose sur le dessus, à la naissance du blanc de sa liste, rêche sur la pointe du nez, là où quand je le grattais, il vérifiait que je n'avais pas de carottes avant de se détourner, penaud, me devinant les mains vides. Il portait en lui une gentillesse incommensurable, que je n'ai jamais rencontré chez un autre cheval. Ces attentions discrètes et délicates, toujours attentif à ne pas gêner, quitte à déplacer maladroitement son vieux corps meurtri par l'âge. Toujours gentil, quelles que soient les circonstances.
Quand son amoureuse de pâture est morte, je me suis bagarré pour le faire renaître, car il était horriblement triste, mon bourriquet, à ce moment-là. Moi aussi, j'avais mal, mais je passais outre pour l'aider. Je crevais de peur à l'idée qu'il se laisse mourir de chagrin. De longs mois de lutte, j'ai réussi.
Lui, en retour, m'a toujours apporté un soutien sans faille. A force de passer ma vie à lutter contre moi-même, mes peurs, mes doutes, mes colères, mes peines, je pensais ne plus être en mesure de ressentir la moindre chose, asséché que j'étais. Mais lui venait toujours, à ces moments là, il fendait son groupe de compagnons et allait à ma rencontre. De loin, il savait que j'allais mal, et que j'avais besoin de lui. Là, comme toujours, il posait sa tête contre moi, d'un geste lent, puis se mettait à brouter à quelques pas de moi. Je me posais dans l'herbe à ses côtés, le regardait. Quand j'arrêtais enfin de pleurer, il me regardait à son tour avec son air si particulier de dire "On se relève de tout, tu sais."
Sauf qu'à présent, qui sera là pour me le dire ? Comment dois-je me relever de cette perte que je peine à mesurer ? J'ai tout fait pour lui offrir une belle vie. J'ai eu un bonheur immense à partager seize ans de ma vie avec la sienne. Mon ami fidèle, mon confident. Me voilà coupé en pleine envol par la douleur immense de ta perte, mais peut-être était-ce là une façon de me dire qu'enfin j'étais prêt. Que maintenant, je peux vivre de mes propres ailes.

dimanche 15 janvier 2012

Torse à 7 mois

Eh oui ! Cette fois-ci, je n'ai pas oublié de faire les photos rituelles à la date anniversaire ! (mais de les poster à la bonne date...)
Ce qu'on remarque :
  • L'aréole droite est super chouette
  • L'aréole gauche est super chelou (mais je m'en fous)
  • L'ensemble est harmonieux
  • Les cicatrices blanchissent bien, ne sont pas en relief non plus.
Ce qu'on ne remarque pas :
  • J'ai deux petites pointes de chaque côté, au bout de chaque cicatrice (côté bras)
  • Il y a un surplus de peau sur chacun de ces côtés
  • Un surplus de peau au centre.
Depuis peu, je me suis remis aux massages réguliers. On verra d'ici deux mois ce que ça donne !

[Retrait des photos]

dimanche 1 janvier 2012

Bonne année !

Et quoi de mieux qu'un premier de l'an pour faire un bilan ?
Aujourd'hui, je vais bien, franchement bien même. Bien sûr, j'ai des hauts et des bas, les soucis administratifs, un déménagement qui se profile dans un flou poisseux qui me stresse un max... et pourtant, je tiens le bon bout, on dirait. je vais prendre point par point les divers éléments typiques de la transition, histoire de ne pas partir dans tous les sens comme je sais si bien le faire.
La testo :
On commence par le point noir. La testo, j'en ai plein le cul, tout simplement. Pas de ses effets, bien au contraire, mais des contraintes que cela représente. Me faire enfoncer une aiguille de quatre cm dans le muscle fessier tous les quinze jours, ça me soule. D'autant plus que des implants existent, qu'ils ne sont pas dispos en France, que des patchs existent, mais qu'ils sont hors de prix. J'aimerais tellement en France pouvoir avoir à portée de main des solutions plus simples pour ma transition. J'aimerai aussi ne pas avoir à aller à la pharmacie tous les quinze jours pour choper une ampoule. C'est pas demain la veille que je me ferai un périple de trois mois loin de toute civilisation. Le sentiment de dépendance est une chose qui me déplaît puissamment.
L'hystérectomie :
Je cherche des témoignages sur la vie sexuelle des gens après cette opération, et ce n'est pas évident. j'espère pouvoir la planifier bientôt, parce que j'ai régulièrement mal aux ovaires, et que j'aimerais être débarrassé des opé, bien que je ne sais pas encore si je prévois une retouche sur mon torse ou non.
Le torse :
Je suis passé du stade d'admiration béate au stade d'acquis. C'est-à-dire que bien qu'il me réjouisse toujours au plus haut point, je l'ai intégré parfaitement. Je ne stresse plus en sortant de chez moi parce que j'ai l'impression d'avoir oublié mon binder, j'ose des fringues moulantes qui s'y prêtent. Là, c'est davantage mon bide qi m'obsède, mais en période de fêtes, ce n'est pas le moment de le perdre ! je ne sais pas non plus si je ferai une retouche; Mon aréole gauche a une forme un peu conceptuelle mais elle récupère bien de la sensibilité. Si retouche il y a, ce serait minime, de fait, pas pour tout de suite. je me laisse un an révolu post-op avant d'envisager de contacter le chirurgien.
Le relationnel :
J'ai le sentiment que mon identité masculine commence à bien passer en famille, même si parfois le trait est un peu forcé, tous font des efforts. Cela me touche énormément et me rend plus fort. De tout ce que je vais pouvoir dire dans cet article, c'est vraiment ce point là qui me rend heureux en premier lieu.
Le passing :
J'ai toujours ma tête de gonzesse et un passing aléatoire. néanmoins, j'ai vraiment une voix super grave (et super sexy ! XD) Rien qu'hier en levant un peu la voix pour parler à une amie un peu éloignée, la pote qui était assise à côté de moi a halluciné parce que sa chaise a tremble "Fus Ro Dah !" (comprenne qui pourra)
J'ai fait le constat troublant d'avoir un bien meilleur passing quand je suis maquillé, ou habillé de façon androgyne. Je pense qu'à ces moments là je pousse malgré moi ma masculinité.
Mes résolutions de 2012, en terme de transition :
  • Mettre en route l'hystérectomie
  • Commencer à préparer l'Etat-civil (voire le présenter)
  • Etre plus libre dans ma façon d'être, assumer mon androgénie.
En résumé, 2012 pourrait être "la fin" de cette transition. Quoiqu'il en soit, elle sera l'année d'un nouveau départ, et je me sens paré et impatient de le vivre.