On
dirait que je peux faire une redite de l'article précédent, toujours
avec le même futal (pour rappel, un slim de femme dont je suis tombé
amoureux et qui me le rend bien.)
Depuis
la dernière fois, je n'ai, finalement, pas tant changé mes habitudes
vestimentaires que ça. Et pour une raison obscure, je suis, ces derniers
temps, passé au statut passing zéro, ou disons 25%. Cela va de me faire
siffler dans la rue à des madames à la caisse/au comptoir. Aujourd'hui,
je reprends systématiquement les gens, répondant d'un simple "monsieur"
à un "mademoiselle". Néanmoins, une fois ça passe, dix fois, ça
commence à entamer le moral même si j'essaie de m'en foutre.
Bref,
pour en revenir à mon super slim... Aujourd'hui, j'ai reçu une paire de
bottes top canon, un peu genre docs martens 20 trous ou paraboots, mais
en plus fin, un peu comme des bottes cavalières. De belles bottes, avec
de longs lacets rouges et noirs, et... pas du tout masculines. Fuck, je
les porte avec mon super slim et je me mets en chemin pour aller chez
des potes.
J'arrive
dans le hall de mon immeuble. Je venais de me checker dans le miroir de
l'ascenseur et ça m'avait fait marrer de constater qu'entre mon sac de
course rose, mes cheveux longs, mes bottes, mon slim, ma veste aux
poches pleines qui me donnaient des hanches de madonne, je faisais
vraiment fille pour le coup, d'une certaine façon. Mon hall est toujours
désert, je me tape le délire de porter mon sac façon sac à main et de
me dandiner (oui, je ne suis pas tout seul dans ma tête). Et bien sûr,
c'est là que ma concierge me tombe dessus. Normalement, à cette heure
là, elle a fini sa journée.
Je
la vois sortir en pyjama rose Betty Boop, le pantalon remonté sous les
seins (elle a le physique de la méchante dans Kuzco). Elle me lance "ça
me fait plaisir de vous voir, j'ai besoin d'un homme fort !" Vu mon
gabarit, j'ai envie d'éclater de rire, mais bon, je me retiens. Quelque
part, ça me fait plaisir vu qu'elle connait mon nom de naissance et mon
genre officiel (elle gère le courrier)
Elle
me raconte une sombre histoire d'individus qui seraient en train de
démonter les machines à laver cises dans la laverie perdue après de
tortueux couloirs sombres dans un genre de sous-sol. Là, les couloirs
sont vides de lumière et de bruit. Ni une, ni deux, je me mets en
chemin pour aller voir, ma concierge me rattrape en hurlant : "Noooon !
N'y allez pas ! S'ils ont des armes, il vont vous tuer !" Je stoppe
donc. Je lui demande ce qu'elle veut que je fasse (et me demande si elle
ne regarde pas trop de séries US). Elle veut que j'aille choper des
mecs dans la rue pour qu'ils m'aident (WTF ?) Je fais semblant d'aller
chercher deux types qui passent (tout en attendant qu'ils soient loin,
imaginez le topo ? "Bonjour ! Ma concierge m'a demandé votre aide pour
bouter des malandrins imaginaires hors de la laverie.") Je laisse les
types s'éloigner sans rien leur dire, reviens bredouille vers ma
gardienne qui se demande si elle doit appeler la police.
Au
final, un type rentre dans le hall, revenant de ses courses (le genre
immense baraque). Ma concierge lui raconte son histoire. Lui va dans le
couloir bravement, baguettes sous le bras et moi sur les talons. La
gardienne nous crie qu'on va mourir s'ils ont des armes. Nous, on rit
comme deux couillons jusqu'à l'angle d'un couloir où on entend un bruit
métallique. Là, la baraque stoppe et me regarde, moins rassuré. Moi,
rien à battre vu que ça ressemblait à une porte qui claque, je vais dans
la laverie, allume la lumière et là !...
...
Rien. La pièce est déserte. Je crie à ma concierge restée dans le hall
qu'il n'y a rien. Elle me demande de regarder si les machines à laver
vont bien. (Elles sont plus fringantes qu'un poney gambadant dans les
champs par une belle matinée ensoleillée) Elle me dit de fermer la
fenêtre ; celle-ci fait à peine 30 centimètres sur 30. Le type aux
baguettes et moi, on se regarde, on se marre, et on revient dans le
hall.
Là,
on parvient enfin à se dépêtrer de la concierge. Faut voir que ce
bousin m'a pris vingt bonnes minutes ! Et tout ça pour dire qu'avec mon
look franchement pas masculin, j'ai été élu "Homme Fort du Jour, Sauveur
des Machines à Laver" (ou alors Bonne Poire à la Disposition des
Élucubrations de Madame la Gardienne)
Une
fois libre, donc, je me rends chez des amis. Une soirée y été
organisée, et donc, paf ! rencontre avec du monde que je ne connaissais
pas. Là, deuxième surprise du jour : Tous les gars me serrent
spontanément la main sans se poser de questions. Comme si ces quinze
derniers jours de non passing étaient balayés.
Ce
qui est dingue, au final, c'est qu'une fois de plus, j'ai un passing
nickel quand je me fringue de façon connoté féminine. Le seul hic, c'est
que passant bien avec ce genre de fringues que j'affectionne,
j'appréhende franchement de me faire tarter la tronche dans la rue.