Et quoi de mieux qu'un premier de l'an pour faire un bilan ?
Aujourd'hui,
je vais bien, franchement bien même. Bien sûr, j'ai des hauts et des
bas, les soucis administratifs, un déménagement qui se profile dans un
flou poisseux qui me stresse un max... et pourtant, je tiens le bon
bout, on dirait. je vais prendre point par point les divers éléments
typiques de la transition, histoire de ne pas partir dans tous les sens
comme je sais si bien le faire.
La testo :
On
commence par le point noir. La testo, j'en ai plein le cul, tout
simplement. Pas de ses effets, bien au contraire, mais des contraintes
que cela représente. Me faire enfoncer une aiguille de quatre cm dans le
muscle fessier tous les quinze jours, ça me soule. D'autant plus que
des implants existent, qu'ils ne sont pas dispos en France, que des
patchs existent, mais qu'ils sont hors de prix. J'aimerais tellement en
France pouvoir avoir à portée de main des solutions plus simples pour ma
transition. J'aimerai aussi ne pas avoir à aller à la pharmacie tous
les quinze jours pour choper une ampoule. C'est pas demain la veille que
je me ferai un périple de trois mois loin de toute civilisation. Le
sentiment de dépendance est une chose qui me déplaît puissamment.
L'hystérectomie :
Je
cherche des témoignages sur la vie sexuelle des gens après cette
opération, et ce n'est pas évident. j'espère pouvoir la planifier
bientôt, parce que j'ai régulièrement mal aux ovaires, et que j'aimerais
être débarrassé des opé, bien que je ne sais pas encore si je prévois
une retouche sur mon torse ou non.
Le torse :
Je
suis passé du stade d'admiration béate au stade d'acquis. C'est-à-dire
que bien qu'il me réjouisse toujours au plus haut point, je l'ai intégré
parfaitement. Je ne stresse plus en sortant de chez moi parce que j'ai
l'impression d'avoir oublié mon binder, j'ose des fringues moulantes qui
s'y prêtent. Là, c'est davantage mon bide qi m'obsède, mais en période
de fêtes, ce n'est pas le moment de le perdre ! je ne sais pas non plus
si je ferai une retouche; Mon aréole gauche a une forme un peu
conceptuelle mais elle récupère bien de la sensibilité. Si retouche il y
a, ce serait minime, de fait, pas pour tout de suite. je me laisse un
an révolu post-op avant d'envisager de contacter le chirurgien.
Le relationnel :
J'ai
le sentiment que mon identité masculine commence à bien passer en
famille, même si parfois le trait est un peu forcé, tous font des
efforts. Cela me touche énormément et me rend plus fort. De tout ce que
je vais pouvoir dire dans cet article, c'est vraiment ce point là qui me
rend heureux en premier lieu.
Le passing :
J'ai
toujours ma tête de gonzesse et un passing aléatoire. néanmoins, j'ai
vraiment une voix super grave (et super sexy ! XD) Rien qu'hier en
levant un peu la voix pour parler à une amie un peu éloignée, la pote
qui était assise à côté de moi a halluciné parce que sa chaise a tremble
"Fus Ro Dah !" (comprenne qui pourra)
J'ai
fait le constat troublant d'avoir un bien meilleur passing quand je
suis maquillé, ou habillé de façon androgyne. Je pense qu'à ces moments
là je pousse malgré moi ma masculinité.
Mes résolutions de 2012, en terme de transition :
- Mettre en route l'hystérectomie
- Commencer à préparer l'Etat-civil (voire le présenter)
- Etre plus libre dans ma façon d'être, assumer mon androgénie.
En
résumé, 2012 pourrait être "la fin" de cette transition. Quoiqu'il en
soit, elle sera l'année d'un nouveau départ, et je me sens paré et
impatient de le vivre.
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