Eh bien, sommes-nous obligés de passer par la sempiternelle case des vœux de nouvel an ?
J'ai
envie de dire non, pour la simple et bonne raison que chacun est maître
de son destin. C'est à chacun de faire ses choix, et la seule chose que
j'ai envie de te souhaiter, ô lecteur, c'est la réalisation de tes
propres souhaits.
Un
passage dans une année nouvelle n'est que succession de jours,
d'heures, de minutes. Il n'est rien de plus ordinaire, conditionné par
le seul fait de notre calendrier qui veut rendre cet évènement festif.
Pour ma part, je m'en fiche et le festival du décompte et des bises de
nouvelle année m'insupporte.
Néanmoins,
cette année, j'ai été heureux d'embrasser et de serrer dans mes bras
des gens qui ont accepté ma migration identitaire sans poser la moindre
question. Étant superstitieux quand j'en ai envie, j'ai décidé que
c'était là le signe d'une bonne année à venir, année frappée du sceau du
onze, mon nombre fétiche.
Le onze doit voir l'avènement de mon torse, et l'évolution de mon être au fil de ce doux poison qu'est la testo.
Pourquoi "doux poison" ?
Parce
que j'aime le masochisme prégnant de l'auto-injection, parce que cet
envol vers mon moi réel révèle mon plein potentiel agressif, parce que
mon impatience et ma misanthropie latente n'ont jamais été aussi fortes,
parce que ma voix sombre vers le grave, que j'aime ça, parce que la
douce caille mute en connard arrogant et narcissique et que je n'éprouve
aucune honte, aucun remord, aucun regret, parce que ces épreuves me
rendent plus fort, plus sûr de moi.
Parce
que je m'engage dans une lutte dantesque mais que je suis fier de
livrer ce combat contre moi-même, et que le jour où je pourrais me fixer
dans une glace, droit dans les yeux, droit sur le torse, j'aurai enfin
le sentiment d'être complet, de voir ce moi larvaire éclater au profit
de ce que je suis réellement.
Je
me love dans mon cocon en attendant ce jour. Je fais des projets, je
profite du temps qui m'est imparti à faire des choses que j'aime. Plus
que tout, je projette. J'ouvre le champ des possibles vers une infinité
qui me semblait jusque là inaccessible. Pourtant, je suis le même, mon
esprit n'a pas changé, mais aujourd'hui j'ose. J'ose prendre la plume,
j'ose dessiner, écrire, plus que jamais la faim me dévore au plus
profond de mes tripes. Moi qui craignais que la transition me coupe
l'envie de créer, je n'en ai jamais autant eu l'idée, le désir, le
besoin.
Depuis
que j'ai compris que jamais la transition ne ferait disparaître
Monsieur Noir, je m'offre des armes pour combattre d'égal à égal. Ce
cancer qui me ronge le cerveau depuis tant d'années, cette gentille
dépression sirupeuse qui me lape le cerveau et étouffe chaque pore de ma
peau, je sais que j'en serais dépendant toute ma vie.
Aujourd'hui, j'ai choisi d'en faire une force, et c'est la transition qui me le permet.
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