jeudi 9 août 2012

D'ailleurs, ces pantalons... (avec une histoire absurde)

On dirait que je peux faire une redite de l'article précédent, toujours avec le même futal (pour rappel, un slim de femme dont je suis tombé amoureux et qui me le rend bien.)
Depuis la dernière fois, je n'ai, finalement, pas tant changé mes habitudes vestimentaires que ça. Et pour une raison obscure, je suis, ces derniers temps, passé au statut passing zéro, ou disons 25%. Cela va de me faire siffler dans la rue à des madames à la caisse/au comptoir. Aujourd'hui, je reprends systématiquement les gens, répondant d'un simple "monsieur" à un "mademoiselle". Néanmoins, une fois ça passe, dix fois, ça commence à entamer le moral même si j'essaie de m'en foutre.
Bref, pour en revenir à mon super slim... Aujourd'hui, j'ai reçu une paire de bottes top canon, un peu genre docs martens 20 trous ou paraboots, mais en plus fin, un peu comme des bottes cavalières. De belles bottes, avec de longs lacets rouges et noirs, et... pas du tout masculines. Fuck, je les porte avec mon super slim et je me mets en chemin pour aller chez des potes.
J'arrive dans le hall de mon immeuble. Je venais de me checker dans le miroir de l'ascenseur et ça m'avait fait marrer de constater qu'entre mon sac de course rose, mes cheveux longs, mes bottes, mon slim, ma veste aux poches pleines qui me donnaient des hanches de madonne, je faisais vraiment fille pour le coup, d'une certaine façon. Mon hall est toujours désert, je me tape le délire de porter mon sac façon sac à main et de me dandiner (oui, je ne suis pas tout seul dans ma tête). Et bien sûr, c'est là que ma concierge me tombe dessus. Normalement, à cette heure là, elle a fini sa journée.
Je la vois sortir en pyjama rose Betty Boop, le pantalon remonté sous les seins (elle a le physique de la méchante dans Kuzco). Elle me lance "ça me fait plaisir de vous voir, j'ai besoin d'un homme fort !" Vu mon gabarit, j'ai envie d'éclater de rire, mais bon, je me retiens. Quelque part, ça me fait plaisir vu qu'elle connait mon nom de naissance et mon genre officiel (elle gère le courrier)
Elle me raconte une sombre histoire d'individus qui seraient en train de démonter les machines à laver cises dans la laverie perdue après de tortueux couloirs sombres dans un genre de sous-sol. Là, les couloirs sont vides de lumière et de bruit.  Ni une, ni deux, je me mets en chemin pour aller voir, ma concierge me rattrape en hurlant : "Noooon ! N'y allez pas ! S'ils ont des armes, il vont vous tuer !" Je stoppe donc. Je lui demande ce qu'elle veut que je fasse (et me demande si elle ne regarde pas trop de séries US).  Elle veut que j'aille choper des mecs dans la rue pour qu'ils m'aident (WTF ?) Je fais semblant d'aller chercher deux types qui passent (tout en attendant qu'ils soient loin, imaginez le topo ? "Bonjour ! Ma concierge m'a demandé votre aide pour bouter des malandrins imaginaires hors de la laverie.") Je laisse les types s'éloigner sans rien leur dire, reviens bredouille vers ma gardienne qui se demande si elle doit appeler la police.
Au final, un type rentre dans le hall, revenant de ses courses (le genre immense baraque). Ma concierge lui raconte son histoire. Lui va dans le couloir bravement, baguettes sous le bras et moi sur les talons. La gardienne nous crie qu'on va mourir s'ils ont des armes. Nous, on rit comme deux couillons jusqu'à l'angle d'un couloir où on entend un bruit métallique. Là, la baraque stoppe et me regarde, moins rassuré. Moi, rien à battre vu que ça ressemblait à une porte qui claque, je vais dans la laverie, allume la lumière et là !...
... Rien. La pièce est déserte. Je crie à ma concierge restée dans le hall qu'il n'y a rien. Elle me demande de regarder si les machines à laver vont bien. (Elles sont plus fringantes qu'un poney gambadant dans les champs par une belle matinée ensoleillée) Elle me dit de fermer la fenêtre ; celle-ci fait à peine 30 centimètres sur 30. Le type aux baguettes et moi, on se regarde, on se marre, et on revient dans le hall.
Là, on parvient enfin à se dépêtrer de la concierge. Faut voir que ce bousin m'a pris vingt bonnes minutes ! Et tout ça pour dire qu'avec mon look franchement pas masculin, j'ai été élu "Homme Fort du Jour, Sauveur des Machines à Laver" (ou alors Bonne Poire à la Disposition des Élucubrations de Madame la Gardienne)
Une fois libre, donc, je me rends chez des amis. Une soirée y été organisée, et donc, paf ! rencontre avec du monde que je ne connaissais pas. Là, deuxième surprise du jour : Tous les gars me serrent spontanément la main sans se poser de questions. Comme si ces quinze derniers jours de non passing étaient balayés.
Ce qui est dingue, au final, c'est qu'une fois de plus, j'ai un passing nickel quand je me fringue de façon connoté féminine. Le seul hic, c'est que passant bien avec ce genre de fringues que j'affectionne, j'appréhende franchement de me faire tarter la tronche dans la rue.

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