Onze.
Non ce n'est pas le nombre de rendez-vous psy, de mois de réflexion ou de mégots dans mon cendrier.
Le onze est un nombre qui me fascine depuis toujours alors j'extrapole autour.
Un nombre palindrome, bien symétrique, ou légèrement déviant selon la graphie.
Pourtant je suis 10 !
Dys...phorique
Dys...lexique
Di...vergent
Di...fférent
La semaine prochaine, ma moitié dira à ses parents que je suis trans.
De mon côté, je ne veux plus attendre. Ma mère, mon père, mon frère aîné doivent savoir.
Je flippe, je flippe comme jamais. J'ai l'impression que l'épreuve qui
m'attend est la plus lourde que j'aurais à affronter. Je n'ose même pas
me dire que je suis loin du compte !
La chirurgie ne me fait pas
peur, si ce n'est en terme de résultat. Mon corps est une prison de
douleur depuis toujours alors la convalescence, je m'en fiche.
Je
ne sais pas si je serai en mesure de tenir mon engagement d'un an de
réflexion. Cela me mènerait jusque juillet 2010, et je veux que ma
torsoplastie se fasse symboliquement en 2011.
Si je fais
effectivement mon stage chez mon (adorable) frère, il y a des chances
que j'entame l'hormonothérapie un peu plus tôt si possible. Tant pis
pour la soutenance de mémoire avec la voix qui mue. J'aime le onze mais
il me faudra au moins douze pour avoir mon année.
Dix, douze... jamais de onze dans ma vie. Mais je suis ce onze, ce XX bancal et atypique.
Je veux arborer fièrement ma masculinité, pour être moi-même et enfin vivre.
J'ai
vu un reportage sur une trans partagée entre les deux genres et qui
disait à peu près : "A force de vivre entre deux vies, on ne vit qu'une
moitié de vie."
Cette phrase a fait tilt et m'a fait pleurer, trop vraie et donc trop dure à entendre.
Enfin, j'ai réussi à craquer ce soir et a pleuré. Bon sang, ça fait du bien !
On met les choses à plat, et hop ! on repart.
C'est tellement dur de pleurer pour moi à présent, comme si j'avais
déjà commencé la THS. Bizarre. Peut-être mon corps commence t-il tout
seul ?
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