jeudi 26 novembre 2009

[&] Le 11 et la loi des séries

Puisque le "11" a été évoqué dans le message précédent je continue sur la lancée.
Après les coming-out effectués ces trois derniers jours auprès de ma famille et de quelques amis, cela amène au nombre de 11 les connaissances au courant de notre situation (je dis bien connaissances, le psy' compte pas).
Mais qu'observe-t-on aussi avec le chiffre 11 ? Eh bien qu'il est effectivement fascinant. En effet, le 11 en binaire (classique) signifie dans tout autre langage (hexa', octal, ou décimal) 3, et, donc, le système binaire fait qu'un et un ne font pas deux mais trois, et j'y trouve une analogie assez amusante entre le cadre hétérosexué binaire de notre société et l'existence pourtant d'un troisième sexe, dont la définition ne se fait - du fait de ce cadre - que par rapport aux deux "1" que sont l'homme et la femme classiques.
On retient donc que 1 & 1 = 3
Et ça, j'aime bien.
Bref, là n'est pas le propos.
Je vais revenir, encore une fois, sur le coming-out de ces derniers jours, plus pour laisser une trace sur ce blog commun que pour le plaisir de me répéter.
Mon frère, mon père & ma mère, ma sœur ont été mis au courant. De même qu'un coreligionnaire estudiantin de mes amis, une amie récente et pourtant si importante, et une amie de longue date.
La compréhension a été beaucoup plus facile - plus que ça, elle a été naturelle - pour les amis que pour la famille.
L'acceptation n'est pas un problème en soi, mais la compréhension, et donc l'acceptation du discours en est un. On nage donc souvent dans des discussions épistémologistes et linguistiques puisque l'acceptation n'est pas une étape à franchir. Et parfois c'est dur, relativement s'entend, puisque l'on se rend compte alors du ressenti des autres, de l'importance qu'ils accordent à l'interaction, et le refus de toute décision unilatérale. On n'a pas le "droit" d'annoncer quelque chose et de demander d'être accepté sans conditions : étant accepté d'office, on est tenu de justifier nos choix, de prouver qu'ils sont conscients, libres, réfléchis. Bref.
Tout cela pour dire qu'au-delà de ses considérations, tout s'est bien passé, ma sœur plus prédisposée à éprouver de l'incompréhension, si ce n'est une certaine forme de rejet, est finalement celle qui a réagi avec le plus de simplicité, d'écoute et d'attention. Et cela me réjouit de savoir que ma sœur est bien ce que j'en avais gardé comme image : quelqu'un qui sous ses airs de personne influençable par la pensée mainstream est finalement celle qui est la plus ouverte et capable d'évolution. Je ne dis pas cela pour dénigrer le reste de ma famille, qui a toutes les qualités que j'attends d'eux, mais pour rendre hommage à ma sœur dont la réaction a plu à ma sensibilité (tout comme les réactions des autres ont plu à d'autres aspects de ma personnalité, mais qui n'étaient pas les plus stimulés à ce moment précis : celui de faire découvrir des choses inconnues pour mon frère, celui de discuter de l'importance des mots et du dialogue avec mon père, et celui de partager inquiétudes et craintes avec ma mère).
Je crois qu'à ce point de la note je suis devenu incompréhensible, je me rends compte que je suis en train d'écrire plus pour vider un sac trop rempli par des pensées antiques que pour narrer des faits de la semaine.
Si je devais donc conclure pour éviter de m'égarer plus longtemps, je dirais donc que ces coming-out successifs ont été bénéfiques pour tous deux dans la mesure où ils nous ont conforté dans l'acceptation que l'on attendait de nos proches (même s'il en manque), et d'un point de vue personnel ils m'ont permis de parler sans mentir à des personnes connaissant K., d'utiliser les bons prénoms à son égard, de cesser pour un temps la schizophrénie chronique entre la sphère conjugale et les relations extérieures.
Bref, je me sens plus entier, parce que plus assumé, plus vrai en somme.

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