mardi 8 décembre 2009

Auprès de ma mère...

*air connu*
"Auprès de ma mère,
Qu'il fait bon, fait bon, fait bon,
Auprès de ma mère,
Qu'il fait bon grandir !"
Bon, ok, on va oublier les centimètres pour grandir, mais mon moi profond le fait lui.
Samedi, enfin, j'ai osé parler à ma mère de cette situation qui me bouffe le cœur depuis si longtemps.
Elle était seule à la maison, alors j'en ai profité. Je lui ai demandé de s'asseoir...
Moi : "Maman, j'ai quelque chose à te dire de très important. quelque chose qui va transformer ma vie et dont tu n'es absolument pas responsable. D'abord il faut que tu saches que je t'aime, même si je ne te le dis jamais. C'est très important. Et quoi que je fasse aujourd'hui, cet état de fait ne changera pas. Il faut que tu saches que je vais bien, même mieux que jamais car j'ai toujours le nœud de ma dépression"
Elle : "C'est vrai qu'il y a longtemps, beaucoup trop longtemps que tu ne vas pas bien."
Moi : "Je vais enfin te dire pourquoi je dois voir un psychiatre. Celui-ci confirme que je suis réfléchi et bien dans ma tête. Ce que j'ai à te dire est très dur. D'ailleurs, je sens déjà que je vais pleurer"
Je me ressaisis, ce n'est pas encore le moment, je ne me souviens plus exactement des mots, bien sûr, mais cela donnait à peu près ça.
Moi : "Il faut que tu saches que je n'ai jamais été à l'aise avec mon identité, même si j'ai fait des efforts ces derniers temps pour vivre en tant que femme. Au fond de moi, je suis un garçon, et j'ai décidé à présent de vivre pleinement cette identité. Je sais que ça peut être difficile à concevoir, mais c'est ce qui sera le mieux pour moi. Il faut que tu le saches car je ne peux plus faire semblant, mais j'ai tellement peur de te perdre que je n'ai jamais osé en parler avant."
Un moment de silence, bref, mais qui me semble interminable.
Elle :"J'avais deux fils et une fille, maintenant j'ai trois garçons."
Je vous épargne la suite de l'entretien. Elle l'a pris de façon sublime, simple et naturelle. J'ai pleuré dans ses bras J'ai enfin pu lui dire à quel point je l'aimais, à quel point point elle était importante pour moi. La seule chose qui l'a inquiétée fut de savoir comment avait réagi mon compagnon. Elle a été soulagée d'apprendre qu'il l'acceptait parfaitement.
Je ne peux pas encore mesurer le soulagement ressenti et plus encore la force qu'elle m'a donné pour continuer mon parcours. C'est à ce moment précis que je me suis senti légitime et fier de qui je suis. J'ai le sentiment que ce 5 décembre est une date primordiale, comme si elle représentait vraiment le début de tout.
Je sais que j'ai de la chance, énormément de chance,et je souhaite la même chose à quiconque. J'espère que mon témoignage pourra donner le courage à d'autres de faire ce que moi je regrette d'avoir si tard.

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