mardi 5 janvier 2010

De la sensiblerie à la sensibilité

Commençant à envisager la testo de façon concrète, je m'interroge également sur les répercussions, pas tant physiques que mentales.
J'ai vu dans un roman que j'ai honte de lire une phrase m'ayant marqué. Je ne la cite pas au mot près mais cela disait : "je quitte l'humanité pour l'inconnu". Mis à part l'immense vacuité de cet ouvrage, je trouve qu'il pose une réflexion intéressante pour notre cas. Sans vouloir céder à la Twillight-mania, il est amusant de lire le parcours intérieur de cette jeune fille quittant un état pour un autre et je ne peux m'empêcher de faire des parallèles avec ma situation.
Dans mon cas, ce serait quitter un état de "femme" pour l'inconnu, car finalement, je ne peux que spéculer sur ce que sera mon avenir. Bien sur, je suis dans la conviction intime d'appartenir au genre masculin, mais cette vision n'est-elle pas faussée/idéalisée/romancée ?
Au final peu importe puisqu'à l'heure actuelle, maintenant que les choses se clarifient dans mon esprit, je vis de plus en plus mal mon genre apparent. Chaque "elle", chaque accord féminin me heurte de plein fouet et me blesse, tirant toujours mon moral vers le bas. Ma solution actuelle est de me perdre en jouant à tel ou tel jeu pour me vider la tête, serrer les dents quand je dois affronter le réel et tâcher de garder la tête haute, de faire bonne figure pour les trois mois me restant à tirer dans cette maudite fac où je ne suis pas outé.
Dans mon petit monde fabulé de la masculinité, j'ose espérer que la testostérone me fera glisser d'un état de fragilité intérieure vers davantage de force, de la sensiblerie à la sensibilité.
Je suis las de lutter chaque jour contre des deuils trop lourds dont je n'arrive pas à me guérir. J'aimerai pouvoir respirer et relativiser, même s'il me semble utopique que la testo pourra être le remède.
Mon seul recours est de me dire qu'en étant enfin moi, j'aurai les épaules assez solides pour prendre en main ma vie et me réconcilier avec mon vécu.
Je sais pertinemment que la transition n'est pas la solution-miracle, mais je ne peux m'empêcher de garder espoir. Que chaque battement de mon cœur trop lent se fasse dans la sérénité, non plus dans ce marasme prégnant qui m'empêche de vivre pleinement.
Je ne serai jamais un homme fort, cela me semble utopique, mais j'aimerai juste être en mesure de gérer l'émotionnel, que celui-ci s'applique enfin à bon escient.

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