Bon, je n'ai pas pris le temps d'écrire d'article hier, vous m'en
voyez navrés. Le fait est que je n'en ai pas eu le temps vendredi,
rentrant chez moi à plus de minuit, et qu'hier j'ai eu fort à faire avec
un coming-out auprès d'une amie de longue date.
Ce coming-out
s'est très bien déroulé, avec simplicité. De la surprise, certes, mais
surtout une acceptation tacite, allant de soi, le masculin employé
immédiatement. D'ordinaire, les conversations se poursuivent des heures
sur le sujet, là, non. Nous sommes passés à autre chose, y revenant
juste parfois, sur un détail ou l'autre. C'était très reposant et je
regrette profondément de ne pas avoir davantage vu cette amie cette
année, à présent qu'elle déménage à l'autre out de la France.
J'ai
également appris vendredi que ma mère m'avait outé auprès de ma
tante... et le voilà le coming-out que j'attendais fatalement, celui qui
se passe mal. J'ai beau tenté de relativiser, l réaction de ma tante,
soeur de ma mère qui lui a annoncé, m'affecte plus que je ne le
voudrais.
En effet, enfant j'avais l'habitude de passer de longues
vacances chez elle et pour elle, je ne suis pas trans, il n'y a aucun
indice ayant pu l'annoncer (pour l'anecdote, elle a été prof de
maternelle pendant des années et a l'habitude des enfants) Elle pense
que cette annonce cache autre chose, un malaise, et que je devrais
suivre une psychothérapie. il va falloir que j'aille la voir pour lui
parler mais dans ma fragilité actuelle, j'ai peur de ne pas être en
mesure de le faire sans pleurer, ce qui ne servira certainement pas ma
cause.
Ces deux CO présentés, j'en viens à mon rendez-vous avec le docteur MM. de VA.
Je
suis donc resté pratiquement 1h30 en entretien. J'ai eu le plaisir de
rencontrer quelqu'un de sympathique, apte à mettre à l'aise. Quelqu'un
qui ne comprend pas pourquoi les trans doivent aller voir un psychiatre
puisque pour lui cela n'a rien d'une maladie, cele lui semble aussi
aberrant que d'envoyer un homo chez le psy.
Bon point de départ donc.
La
séance s'est donc déroulée ainsi. D'abord, parler de la pluie et du
(trop) beau temps, puis il a rempli une fiche sur mes informations
persos : nom, prénoms, âge, situation familiale, formation/études, ce
que font mes parents, mes grands-parents, oui si l'un d'eux est décédé
(ce qui est le cas de tous mes grands-parents)
Il m'a demandé mon nom choisi, que j'ai précisé et qu'il a employé, ainsi que le masculin sans une seule erreur.
Ensuite,
il m'a demandé de parlé de ma vie. Je lui ai donc raconté mon enfance
banale de petite fille, puis mon adolescence horrible, et enfin ma vie
de jeune adulte à ma fac. Nous avons parlé longtemps de mon parcours
universitaire.
Puis nous avons parlé de ma situation de couple. Je
savais que dire que je vis avec un homme était risqué mais je ne
pouvais pas mentir, surtout sur ce fait. J'aime passionnément mon copain
et nier son existence aurait été pour moi une forme de trahison. Grand
bien m'en a pris ! Ce psy n'en a rien à faire que je sois gay. enfin
quelqu'un qui distingue identité de genre et orientation sexuelle !
De
toute façon, par rapport à mon vécu le fait que je sois gay ne paraît
pas incohérent. Je ne l'ai pas choisi, c'est comme ça. C'est ce qui m'a
fait prendre tardivement conscience de ce qui se passait en moi.
Cet
entretien s'est également ponctué de notes amusantes, de type recherche
internet sur les trans vus par la religion catholique. C'était vraimet
un moment interactif très agréable, avec le sentiment d'être écouté et
surtout compris !
Vers la fin de l'entretien, il m'a expliqué
comment il procède. Il nous demande donc de faire des tests psy, à
savoir le WAIS (test d'intelligence), le MMPI et le Rorsarch (tests de
personnalité) C'est une façon pour lui de se protéger en cas de problème
pendant la transition et j'estime qu'il a raison. Cela élimine les
risques de maladies psychiatriques pouvant biaiser notre jugement. En
tout cas, cela ne me dérange pas de les faire.
Il se base donc sur
les entretiens et ces tests pour donner l'attestation. Il y a donc ce
premier entretien, les tests à passer, puis un second entretient où il
se décide. Il a estimé qu'au vu de mon parcours, de mon ressenti,
j'étais un bon candidat à l'attestation et que s'il ne s'en tenait pas
fermement à son protocole, il me l'aurait déjà donné.
J'ai donc
vraiment eu l'impression d'avoir à faire à quelqu'un soucieux de nous
aider. d'ailleurs, il a constitué tout un dossier sur les trans, a passé
des coups de fils à plusieurs endoc, ainsi qu'à la clinique de
Gand/Gent. Donc, il conseille d'ailleurs voir un ou une endoc sur Lille.
Il conseillait auparavant le docteur L. mais suite au passage du
responsable de l'assos trans du coin, il est revenu sur ce point et
suggère d'aller voir UNE endoc (qui est le docteur S. à n'en pas douter,
celle que je veux voir, qui a son cabinet au bout de ma rue et qui a
l'habitude des trans)
Ensuite il conseille la clinique de
Gand/Gent pour la Belgique, car ils ont l'habitude de faire de
nombreuses opérations et que donc à son sens ils sont fiables. Pour
l'hysté, enfin, il rappelle qu'un chirurgien de Lille a l'habitude d'en
faire.
Il a conclue en me conseillant de prendre une ALD 30 à 100%
Ces
derniers points sont importants à mes yeux, ils dénotent d'un état
d'esprit bien trop rares chez les psychiatres. Il a eu le souci de se
renseigner le plus possible, pour nous conseiller au mieux, nous
considère comme ce que nous sommes : des gens normaux. Si seulement il
n'était pas l'un des rares à faire cela, je crois que la situation des
trans en France s'améliorerait.
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