mardi 28 juillet 2009

Première étape du coming-out

Hier, j'ai passé une nouvelle nuit d'incertitude et de peur.
J'ai donc fait ce que je fais dans ces cas-là : j'ai écrit.
Ainsi, au brouillon, j'ai écrit deux lettres sans même savoir si je serai en mesure de les relire. Si j'en trouve le courage, je les taperai pour vous les présenter.
D'abord une lettre pour ma famille, du moins, ma mère, mon frère et ma belle-soeur. Au fil des mots, je pleurai car je me suis rendu compte que ce qui m'effraie par dessus tout est qu'ils prennent peur, que je les perde, qu'ils me rejettent. En pensant à mon frère en particulier, j'ai eu une magnifique crise d'angoisse qui n'a pu être calmé qu'en respirant dans un sac. J'avais le souffle court, l'impression que mes émotions allaient me tuer.
Ensuite, j'ai écrit une lettre à mon compagnon. Comment lui expliquer, lui qui aime une femme ? Il a beau être "tolérant" (je n'aime pas ce mot, pas plus que l'expression ouvert d'esprit, je préférerai dire qu'il a des réactions normales face aux autres, et rien de plus), j'ai terriblement peur de le perdre. Je lui dit qu'en m'aimant, moi, il n'aime ni une femme, ni un homme... ni LES femmes, ni LES hommes. Il m'aime moi, en tant que personne, pas en tant qu'humain sexué.
Ecrire ces lettres m'a fait du bien, cela a relâché un peu la tension. Depuis plusieurs jours je suis au bord de tout "avouer" (avouer ! comme si c'était un crime !) et me retiens de justesse. Ecrire m'a permis de mettre mes idées en place et évitera, je l'espère, une annonce brutale et peu préparée qui pourrait être encore plus douloureuse pour nous tous qu'elle ne l'est déjà.
Cet après-midi. J'adopte un chaton, donné par mon frère. Je vais donc voir les trois et je ne sais pas encore si je dois leur dire ou non. Je glisserai la lettre dans ma poche et verrai au fil de l'ambiance. Si mon père et là, je musellerai ma voix car lui ne comprendra pas, ou s'en foutera ce qui serait peut-être pire.

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