Allez hop ! Je réponds à mon propre questionnaire :)
Aspects physiques :
- Ce que j'aime chez moi :
Je ne pense pas être trop moche mais justement, je centrerai mes atouts
sur mon visage, mes yeux, ma bouche par exemple, bien que pas masculins
pour deux sous.
- Ce que je n'aime pas chez moi :
Ma taille. Cela me pose problème chaque jour, j'ai du mal à encaisser
mon mètre soixante et un. Je sais que je n'ai pas à me plaindre mais
voilà, ça me gène. Mes hanches sont un cauchemar, trop larges, ierk ! Ma
poitrine aussi, j'ai l'impression de ne jamais savoir où la foutre en
fait, comme si c'était un truc en trop un peu encombrant et surtout
difforme/distendu par rapport à ce qui devrait être
- La mastectomie ? oui ou non, attentes et craintes
Je l'envisage pour le moment, voire l'attend avec impatience, mais j'ai
peur d'être déçu du résultat, ou que ça n'ôte en rien la forme féminine
de mon corps (notamment mes hanches)
- Les hormones ? Oui ou non, attentes et craintes
Envisagées aussi. Notamment pour la voix, la prise de muscle même
minime, histoire de gommer la forme féminine et également la répartition
des graisses. Après, je m'en fiche d'être imberbe, ce n'est pas une
attente. Quant à l'acné qui peut survenir, m'en fiche, ça fait dix ans
que je vos déjà avec ^^
- Phallo ou méta ? Oui ou non, attentes et craintes
Pour le moment non, déjà parce que l'opé me fait peur et aussi parce
que je n'en ressens pas le besoin viscéral. J'ai la curiosité d'avoir un
sexe masculin bien sûr, mais j'ai le sentiment que pour le moment, ça
me plairait juste de voir ce que ça fait, pas de prendre de gros risques
pour en avoir un à vie.
- Ma taille en tant que garçon ? je gère ou pas ?
Cela risque d'être un problème. Dans mon idéal futur, je me verrais
bien faire une opé des jambes pour gagner quelques centimètres. Je
préfère me dire qu'avec les hormones, je m'assumerai mieux et qui sait ?
Je prendrai peut-être quelques centimètres vu que j'ai un gros retard
de croissance XD (on peut rêver) Ayant longtemps eu une taille trop
petite pour mon âge, la taille reste un complexe que je tente de palier à
l'aide de chaussures à talons ou à grosses semelles. (Le comble étant
que tous mes amis sont plus grands que moi, qu'ils soient homme ou femme
-_-)
- Est ce que j'ai envie de continuer vivre dans un corps de femme ? (aspect physique)
Là, en ce moment, cette réflexion est centrale pour moi. Je me dis que
je devrais tenter le coup une fois de plus. Essayer de vivre en tant que
femme au look classique et non gothique comme jusqu'à aujourd'hui.
C'est le côté irréversible de la transition qui me fait peur, sinon,
j'aurai déjà essayé. Pour le moment, je tente de vivre en tant qu'homme
mais ayant une crédibilité zéro, j'en souffre énormément et je me dis
que je devrais peut-être me contenter d'une crédibilité sur mon genre
apparent, même si elle ne me convient qu'à moitié, que d'une crédibilité
en tant qu'homme si ma transition n'est pas convaincante. C'est binaire
comme vision, je le sais, mais j'ai du mal à m'en détacher pour le
moment.
Aspects sociaux :
- Comment est-ce que je visualise ma position d'homme dans la société ?
Assez floue pour le moment. Dans mon idéal, je me dis qu'être en accord
avec mon corps me permettra de renouer avec la vie sociale, ce qui
n'est pas le cas pour le moment.
- Comment envisage-je mes relations à autrui dans l'avenir ? Mes proches actuels, les rencontres à venir
J'ai l'impression que cela me permettra des rencontres plus faciles
avec les gens, mais que cela risque d'être complexe avec les anciennes
connaissances. D'une autre côté, cela fera le tri entre mes vrais amis
et les autres. J'espère donc que mes relations seront plus franches et
plus sincères puisque je cesserai de vivre dans le mensonge.
- Comment me visualise-je dans le monde du travail ? et dans la sphère privée (amis, couple, famille)
Dans le travail, j'ai le sentiment peut-être con qu'être un homme me
donnera plus de crédibilité. Il y a par exemple longtemps que j'ai opté
pour un pseudo masculin dans le monde de l'écriture. J'ai aussi le
sentiment qu'être un homme me donnera une force supplémentaire pour
faire mon trou et trouver du travail.
Dans la sphère privée, les
appréhensions sont multiples. J'ai peur qu'en devenant physiquement un
homme, je ne plaise plus à mon compagnon et qu'il me quitte alors que
j'aie le sentiment que je me positionnerai mieux dans mon couple, que je
serai plus serein.
Pour la famille, j'ai parfois le sentiment que
je souhaite me dégager de la pression de fonder une famille, d'être
mère, en voulant changer de sexe. Je n'ai pas encore de réponse précise à
cela mais c'est une piste que je dois explorer.
Pour les amis, je
me vois davantage libéré de mes chaînes et plus aptes à prendre des
initiatives de sortie ou autre, plus détendu et plus apte à les aider en
cas de problème.
- Suis-je prêt à me battre avec une guichetière de la poste ou un contrôleur de train ?
Il faudra bien. Je vois que je peux péter les plombs quand on me donne
du madame mais si je dois lutter pour prouver mon identité avec des
papiers qui ne correspondent pas, je pense que je serai en mesure de
garder mon calme et d'expliquer, quitte à me balader avec des vieux
papiers avec une tête bien féminine. Mon prénom étant mixte, cela risque
d'être une très grande aide.
Aspects psychologiques :
- Pourquoi ne me sens-je pas femme ? Me sens-je donc homme par opposition ou est-ce différent ?
Il y a longtemps que je rêve d'être un homme, généralement lors de
sortie entre amis, de concert, à la fac, au lycée. Est-ce pour être
quelqu'un d'autre car je ne me sens pas bien dans ma peau ? Peut-être,
nouvelle piste à creuser. Quand je me présente en tant que femme, j'ai
l'impression d'être déguisé et de jouer un rôle. J visualise peut-être
le rôle social de l'homme de façon idéalisé mais le fait est que j'ai
toujours eu plus de compréhension et d'empathie pour les hommes que les
femmes.
- Suis-je prêt à assumer les conséquences d'une transition ? D'un point de vue social, d'un point de vue personnel
J'ai peur de ne pas supporter de voir mon corps changer. C'est comme
une seconde adolescence où c'est déjà compliqué de ne plus être pareil.
Dans ma puberté de fille, j'ai eu un déni des changements : règles,
poitrine. Je ne me rendais pas compte de ce qui se passait, je ne
m'apercevais même pas d'être réglée (faut le faire !) Je crains que
cette redécouverte de mon corps se passe mal, que je me sente monstrueux
dans la période hybride homme/femme et que cela ne fasse qu'aggraver ma
dépression et mon mal-être. Forcément, si je me sens mal, cela aura des
répercussions sociales et j'ai peur de tourner autiste total une fois
de plus, ce qui serait handicapant dans ma vie professionnelle et
amicale
- Fais-je ce choix car je n'ai eu que l'influence de mes frères ? (pas de sœur)
Je me suis longtemps posé cette question. J'étais un garçon manqué et
j'étais ami avec les potes de mon frère. Ma mère n'étant pas très
féminine, je me suis dit que mon choix venait peut-être de là.
Néanmoins, depuis la primaire j'ai toujours eu des copines, plus ou
moins féminines donc j'ai tout de même eu une influence de ce côté. Mes
modèles virtuels (chanteur, acteur etc.) n'ont jamais été des femmes,
sauf peut-être Mylène Farmer qui clame être un garçon, ou Poppy Z. Brite
qui dit être un homme gay dans un corps de femme XD
- Est-ce pour mieux assumer mon fond de misogynie ?
Oui, j'ai honte, je suis un tantinet misogyne : les femmes au volant,
les femmes écrivains sont mauvaises, les profs femmes sont nulles et ne
connaissent pas leur travail. Peut-être est-ce une façon pour moi de
rejeter ma féminité ? Elles deviennent un bouc émissaire ? Jai en
parallèle le sentiment qu'en tant qu'homme, j'aurai un regard différent
sur les femmes : plus posé et plus juste.
-
Est-ce pour me réinventer une nouvelle vie pour évincer l'actuelle
faite de regrets, de problèmes et de deuils bien trop nombreux ?
La question qui tue et qui est centrale. N'est-ce pas une fuite en
avant ? Je n'ai pas encore de réponses cependant. J'attends de faire le
deuil de certains et que d'autres situations s'arrangent pour pouvoir me
positionner.
- Est ce que j'ai envie de continuer vivre dans un corps de femme ? (aspect psycho)
Pour le moment ? C'est le flou. Il y a quinze jours, j'aurai dit non
sans hésiter mais là je ne sais plus. Je suis en mode bulle depuis une
semaine et donc dans cette bulle rien ne doit changer. D'un autre côté,
j'ai le sentiment qu'une transition serait pour moi le moyen d'éclater
cette bulle pour de bon.
- Et aussi est ce que je suis capable de m'assumer avec un corps différent, avec des cicatrices et un micro pénis ?
La bonne blague est que j'ai déjà un corps différent. J'ai une maladie
articulaire survenant par crise et pouvant parfois m'immobiliser
totalement. Ce corps prison, n'est-ce pas lui que je veux fuir ?
Peut-être qu'en l'adaptant à mon ressenti, je pourrai mieux l'assumer,
même si ce n'est pas un corps d'homme parfait, je n'ai déjà pas un corps
d'humain parfait.
-
Est ce que je suis capable de m'enfoncer une aiguille de 4cm dans la
cuisse deux fois par mois ? Ou panser les plaies de mon opération ?
Panser les plaies, oui. J'en ai l'habitude et j'ai déjà soigné des
plaies énormes et bien dégueu. Les seringues par contre, c'est autre
chose. J'ose espérer qu'on s'y habitue avec le temps mais de base, j'ai
été longtemps suivi par une phobie des piqûres. Ayant dû subir de
multiples examens, cela s'est un peu tassé mais de là à me piquer
moi-même, il y a de la marge. D'un autre côté, ma mère a été aide
soignante, elle pourra sans doute m'aider au début (mouais, si elle
accepte la transition ^^')
Des questions copiées collées du forum vert et que je trouve pertinentes, remaniées un peu pour être adaptées à mon cas :
-Est-ce
que je ne cherche pas à devenir un homme physiquement à cause de mon
père qui est un con fini pour que ma mère soit plus heureuse ?
LA
question piège. Mon père a été absent de toute éducation, néanmoins,
quand il a fait une grave dépression il venait me chercher en pleine
nuit pour que je l'empêche de se suicider (j'avais treize ou quatorze
ans) Il a trompé ouvertement ma mère, avec une fille de mon âge. Là,
j'avoue, un psychanalyste se ferait un plaisir de me coller dix ans de
suivi. Le truc, c'est que ma mère est pour moi un refuge où je vais
quand je me sens mal. Nous sommes très proches et on se dit presque
tout. Pour une présence mâle, elle a déjà mes deux frères, donc je ne
pense pas m'ajouter, au contraire, j'appréhende de faire disparaître sa
seule fille et c'est l'un des points qui m'empêchent d'entamer les
démarches tout de suite.
-Est-ce
que je me suis fixé ce but simplement pour en avoir un ? Pour ne pas
subir à nouveau l'angoisse que j'ai ressentie quelques années plus tôt,
face à l'absence d'un quelconque objectif dans ma vie ?
C'est
possible et ça fait peur. J'arrive à la fin de mes études, à la fin
(normalement d'un procès qui me bouffe depuis deux ans. Peut-être ai-je
le besoin de me créer un nouvel obstacle pour me pousser en avant et
fuir le vide criant d'absurdité de nos existences. D'un autre côté, j'ai
de grands projets littéraires à mener à bien et ce sont déjà de longs
buts à atteindre.
-Est-ce que c'est une simple question d'égo; est-ce que je désire
quitter ce corps de femme uniquement pour une raison d'esthétique ?
J'avoue préférer la beauté masculine à la beauté féminine, en général.
Mais l'égo se placerait moins dans le physique que dans le mental,
encore, une fois de plus, de ce vieux fond de misogynie. Peut-être
accorde-je plus de valeur à un homme qu'à une femme d'où mon désir de
changer. Cette façon de penser me répugne mais il faut que j'arrive à
trouver pourquoi cette misogynie avant d'avoir la réponse aux autres
questions de ce type.
En général :
Mes appréhensions, mes attentes sur ma vie future
Tout se qui se passe en moi en ce moment me fait totalement flipper. Je
suis en stress constant et je me sens épuisé. J'aimerais pouvoir faire
un break, d'autant plus que la fac et mon boulot parallèle ne sont pas
de tout repos.
Je me dis que je veux fuir cette vie en faisant une
transition, que c'est une forme de lâcheté. Ce que j'attends, c'est
simplement d'être heureux mais j'ai tellement peur de me planter que je
ne sais plus que faire. Vais-je assumer une nouvelle identité d'homme
plutôt gay avec les discriminations que cela comprend ? Est-ce que je ne
veux pas faire la transition pour suivre un nouveau modèle ? Vais-je
vouloir être conforme au "modèle gay" que l'on peut rencontrer ? J'en
sais rien, je flippe. Je veux juste réapprendre à aimer mon corps, mais
ne l'envisage pas sans transition pour le moment.
(Pour les courageux, merci de m'avoir lu)
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